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LE PYRRHONISME
DE L’HISTOIRE
PAR UN BACHELIER EN THÉOLOGIE[1].
(1768)

CHAPITRE I.
plusieurs doutes.

Je fais gloire d’avoir les mêmes opinions que l’auteur de l’Essai sur les Mœurs et l’Esprit des nations : je ne veux ni un pyrrhonisme outré, ni une crédulité ridicule ; il prétend que les

  1. Cet ouvrage ne se trouve dans aucun des dix-neuf volumes de Nouveaux Mélanges, imprimés à Genève chez les Cramer, suite et complément de leurs éditions de 1756 et 1764 des Œuvres de Voltaire, ni dans l’édition in-4°, ni dans l’édition encadrée ou de 1775. Les éditeurs de Kehl, qui l’ont donné dans leurs éditions, ne lui assignaient aucune date, et ne l’avaient pas compris dans leur Liste chronologique des ouvrages de Voltaire. Mais une note manuscrite de feu Decroix, l’un des éditeurs de Kehl, lui donne la date de 1768 ; et s’il y a erreur, elle ne peut être grande, puisque le Pyrrhonisme de l’histoire est dans le tome IV (sous le millésime 1769) de l’Évangile du jour. Il n’avait alors que trente-huit chapitres. Les chapitres ajoutés depuis sont les VI, VII, VIII, X, XI ; plusieurs morceaux avaient paru, en 1765, dans le tome VIII de l’Encyclopédie, au mot Histoire. Plusieurs furent reproduits, en 1770 et 1771, dans les Questions sur l’Encyclopédie, aux mots Ana et Histoire.

    De l’omission dans les éditions des Cramer du Pyrrhonisme de l’histoire ne peut-on pas induire que ces éditeurs n’avaient point imprimé cet écrit, et que l’édition qui fait partie de l’Évangile du jour est la première ? (B.)

    — Cet opuscule est bien de 1769, et non, comme le croient quelques éditeurs, de 1768. Les dates de publication des ouvrages qui y sont cités l’attestent. Il a paru pour la première fois dans le recueil intitulé l’Évangile du jour. Voltaire attaque ici toutes les autorités historiques qu’on acceptait de son temps les youx fermés : Hérodote, Tacite, Bossuet, Fleury, etc. Il relève pour la centième fois les traditions erronées de l’enseignement des écoles, et il lui suffit de quelques traits pour donner une idée de la grande révolution qu’il a faite en histoire. (G. A.)