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bienfaits ne sont peut-être pas une raison pour retenir le bien d’autrui.

Il y a des gens qui disent que si chaque Église se gouvernait par elle-même sous les lois de l’État ; si on mettait fin à la simonie de payer des annates pour un bénéfice ; si un évêque, qui d’ordinaire n’est pas riche avant sa nomination, n’était pas obligé de se ruiner, lui ou ses créanciers, en empruntant de l’argent pour payer ses bulles, l’État ne serait pas appauvri, à la longue, par la sortie de cet argent qui ne revient plus. Mais nous laissons cette matière à discuter par les banquiers en cour de Rome.

Finissons par supplier encore le lecteur chrétien et bénévole de lire l’Évangile, et de voir s’il y trouvera un seul mot qui ordonne le moindre des tours que nous avons fidèlement rapportés. Nous y lisons, il est vrai, « qu’il faut se faire des amis avec l’argent de la mammone d’iniquité ». Ah ! beatissimo padre, si cela est, rendez donc l’argent.

À Padoue, 24 juin 1768.


fin des droits des hommes, etc.