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LETTRE

D'UN AVOCAT DE BESANÇON

AU NOMMÉ NONOTTE, EX-JÉSL'ITE.

(4768*)

��Il est vrai, pauvre ex-jésuite Nonotte, que j'ai eu l'honneur d'in- struire M. de Voltaire de ton extraction, aussi connue dans notre ville que ton érudition et ta modestie. Comment peux-tu te plaindre que j'aie révélé que ton cher père était crocheteur, quand ton style prouve si évidemment la profession de ton cher père ? Loquela tua manifestum te fcicit-. Je n'ai point voulu t'outra- ger en disant que toute ma famille a vu ton père scier du hois à la porte des jésuites : c'est un métier très-honnête, et plus utile au public que le tien, surtout en hiver, où il faut se chauffer. Tu me diras peut-être que l'on se chauffe aussi avec tes ouvrages ;

1. Xonotte, blessé au vif de ce que, dans ses Honnêtetés littéraires (voyez ci-dessus, page 151), Voltaire rapportait de lui, sur le témoignage vrai ou sup- posé d'un homme en place, publia une Lettre d'un ami à un ami sur les Honnê- tetés littéraires, ou Supplément aux Erreurs de Voltaire, Avignon (Lyon), 1767, in-8".Nonotte, qui reproche l'orgueil à son adversaire, étale longuement ses propres titres à la célébrité, dit que son « Discours préliminaire des Erreurs de Voltaire est l'un des plus excellents morceaux en genre de préface». Il parle du succès de ses sermons et des armoiries de sa famille. Chaudon, dans une note manuscrite que j'ai sous les yeux, ajoute que Nonotte «avait l'air un peu suffisant; il était très-prévenu en faveur de son mérite; c'était Feller cadet ». D'après cette même note de Chaudon, la Lettre d'un avocat de Besançon (qui est une réplique à la Lettre d'un ami), aurait été imprimée dés 1767, in-8". Comme je n'ai pas vu cette édition de 1767 de la Lettre d'un avocat, je lui conserve la date de 1708 qu'elle a dans les éditions de Kehl et leurs réimpressions. Il est probable qu'elle avait été imprimée séparément. 11 est certain qu'elle a été réimprimée, en 1769, dans le tome IV de ÏÊvangile du jour, collection en dix-huit volumes publiés de 1769 à 1778, composée presque uniquement d'écrits de Voltaire, et à laquelle il est impossible qu'il ait été étranger. (B.)

2. Malth., XXVI, 73.

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