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338 HOMÉLIE SUR L'INTERPRÉTATION

mon Dieu! écarte de nous Terreur de l'athéisme, qui nie ton existence; et délivre-nous de la superstition, qui outrage ton existence et qui rend la nôtre affreuse.

��TROISIÈME HOMELIE.

SUR l'interprétation de l'ancien testament.

Mes Frères,

Les livres gouvernent le monde, ou du moins toutes les na- tions qui ont l'usage de l'écriture; les autres ne méritent pas qu'on les compte. Le Zend-Avcsta, attribué au premier Zoroastre, fut la loi des Persans. Le Veidam et le Shastahad sont encore celle des brames. Les Égyptiens furent régis par les livres de Thaut, qu'on appela le Premier Mercure. VAlcoran ou le Koran gouverne au- jourd'hui l'Afrique, l'Egypte, l'Arabie, les Indes, une partie de la Tartarie, la Perse entière, la Scythie dans la Chersonèse, l'Asie Mineure, la Syrie, la Thrace, la Thessalie, et toute la Grèce jus- qu'au détroit qui sépare Naples de l'Épire, Le Pentateuque gouverne les Juifs, et, par une singulière providence, il est aujourd'hui notre règle. Notre devoir est délire ensemble cet ouvrage divin, qui est le fondement de notre foi.

« Au commencement Dieu créa les cieux et la terre. Et la terre était sans forme et vide; les ténèbres étaient sur la face de l'abîme, et l'esprit de Dieu se mouvait sur le dessus des eaux. Et ' Dieu dit : Que la lumière soit; et la lumière fut. Et Dieu vit que la lumière était bonne, et Dieu sépara la lumière d'avec les té- nèbres. Et Dieu nomma la lumière jour, et les ténèbres nuit. Ainsi fut le soir, ainsi fut le matin : ce fut le premier jour. Puis Dieu dit : Qu'il y ait une étendue entre les eaux, et qu'elle sépare les eaux d'avec les eaux. Dieu donc fit l'étendue, et sépara les eaux qui sont au-dessous de l'étendue, d'avec celles qui sont au- dessus de l'étendue; et il fut ainsi. Et Dieu nomma l'étendue cieux. Ainsi fut le soir, ainsi fut le matin : ce fut le second jour. Puis Dieu dit : Que les eaux qui sont au-dessous des cieux soient rassemblées en un lieu, et que le sec paraisse; et il fut ainsi, etc. »

Nous savons, mes frères, que Dieu, en parlant ainsi aux Juifs, daigna se proportionner à leur intelligence encore grossière. ^PersonJle n'ignore que notre terre n'est qu'un point en compa- raison de l'espace que nous nommons improprement le ciel, dans

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