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LETTRE

DE M. DE VOLTAIRE

AU DOCTEUR JEAN-JACQUES PANSOPHE

(1766)



AVERTISSEMENT.
POUR LA PRÉSENTE ÉDITION



Le parti que nous avons pris d’introduire la Lettre au docteur Pansophe parmi les œuvres de Voltaire, malgré les dénégations réitérées du patriarche de Ferney, se justifiera auprès de tous ceux qui ont examiné attentivement la question. D’abord les dénégations de Voltaire n’ont pas grand poids : il n’hésitait jamais à les prodiguer quand il ne lui plaisait pas d’avouer un ouvrage comme sien. « Je suis à l’égard des ouvrages qu’on m’attribue, disait Montesquieu, comme la Fontaine-Martel[1] était pour les ridicules : on me les donne, mais je ne les prends point. » Non-seulement Voltaire ne les prenait point, fussent-ils de lui, mais il les repoussait avec indignation, et quelquefois les dénonçait aux puissances. Ce procédé voltairien est assez connu pour que nous n’ayons pas besoin d’insister. Dans la déclaration publique ci-après du 29 décembre 1766, remarquons que Voltaire, après avoir désavoué la Lettre au docteur Pansophe, blâme gravement l’auteur des Notes sur la lettre de M. de Voltaire à M. Hume, que tous les éditeurs lui adjugent sans difficulté. Le second paragraphe permet d’apprécier l’autorité du premier.

Lorsque Voltaire, dans sa lettre à Damilaville du 23 juin 1766, dit :

  1. La comtesse de Fontaine-Martel, née vers 1662, morte à Paris, entre les bras de Voltaire, le 22 janvier 1733. Voyez Œuvres complètes de Montesquieu, édition Ed. Laboulaye, tome VII, page 240.