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SOPHRONIME


ET ADÉLOS[1]


TRADUIT DE MAXIME DE MADAURE


(1766)




NOTICE SUR MAXIME DE MADAURE


Il y a plusieurs hommes célèbres du nom de Maximus, que nous abrégeons toujours par celui de Maxime ; je ne parle pas des empereurs et des consuls romains, ni même des évêques de ce nom : je parle de quelques philosophes qui sont encore estimés pour avoir laissé quelques pensées par écrit.

Il y en a un qui, dans nos dictionnaires, est toujours appelé Maxime le magicien, ainsi qu’on nomme encore le curé Gaufridi, Gaufridi le sorcier[2] ; comme s’il y avait en effet des sorciers et des magiciens, car les noms donnés à la chose subsistent toujours, quand la chose même est reconnue fausse.

Ce philosophe était le favori de l’empereur Julien, et c’est ce qui lui fit une si méchante réputation parmi nous.

Maxime de Tyr, dont l’empereur Marc-Aurèle fut le disciple, obtint de nous un peu plus de grâce. Il n’est point qualifié de sorcier, et il a eu Daniel Heinsius pour commentateur.

Le troisième Maxime, dont il s’agit ici, était un Africain né à

  1. La plus ancienne édition que je connaisse de ce dialogue est dans le tome XXVII de l’édition in-4o des Œuvres de Voltaire, daté de 1777. Il n’y porte point de date, non plus que dans l’édition de Kehl. C’est d’après une note manuscrite de M. Decroix que je l’ai mis en 1766. Sophronime veut dire la pensée, le jugement, le bon sens ; Adelos, l’obscur, le stupide. (B.)

    — Ce dialogue avait été publié en 1776, à la suite des Lettres chinoises, indiennes et tartares.

  2. Voyez, tome XIV, la note 2 de la page 537 ; et, tome XX, la note de la page 455.