[1] Apprends, Nonotte, comme il faut étudier l’histoire quand on ose en parler.
Il attaque, page 185, l’exact et judicieux Rapin-Thoiras ; il dit qu’il n’était ni de son goût, ni sûr pour lui, de se déclarer pour la Pucelle d’Orléans. Ne voilà-t-il pas un homme bien instruit des mœurs de l’Angleterre ! Un auteur y écrit assurément tout ce qu’il veut, et avec la plus entière liberté ; et d’ailleurs le gentilhomme que ce libelliste insulte ne composa point son histoire en Angleterre, mais à Vesel, où il a fini sa vie[2].
Il faut ajouter ici un mot sur l’aventure miraculeuse de Jeanne d’Arc. Ce serait un plaisant miracle que celui d’envoyer exprès une petite fille au secours des Français contre les Anglais, pour la faire brûler ensuite !
L’auteur du libelle renouvelle le beau conte de Mahomet II, qui coupa la tête à sa maîtresse Irène pour faire plaisir à ses janissaires. Ce conte est assez réfuté par les annales turques, et par les mœurs du sérail, qui n’ont jamais permis que le secret de l’empereur fût exposé aux raisonnements de la milice.
Il nie que la moitié de la ville de Constantinople ait été prise par composition ; mais les annales turques rédigées par le prince Cantemir, et les églises grecques qui subsistèrent, sont d’assez bonnes preuves que le libelliste ne connaît pas plus l’histoire des Turcs que la nôtre.
L’auteur du libelle demande « où est cette licence déshonorante, cette taxe honteuse, ces prix faits, etc., qui avaient passé
- ↑ Cette dernière phrase, quoique ajoutée dès 1769, n’était pas reproduite, en 1770, dans les Questions sur l’Encyclopédie. L’article finissait au mot trompés. ( B.)
- ↑ En 1725.
- ↑ Essai sur les Mœurs, chapitre xci : voyez tome XII, page 98.