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DU TABLEAU HISTORIQUE. 481

��\. — DE LA TOLKRANCE.

��II paraît que tous les hommes sages et modérés désirent aujourd'hui que la tolérance soit établie en France comme en Angleterre ; ils disent que cette tolérance peuple un État et l'en- richit, et qu'un bon gouvernement prévient les troubles attachés aux diverses opinions des hommes; surtout lorsque ces opinions, souvent absurdes, sont tenues en bride par la raison supérieure des principaux citoyens.

XI. — DL MOLINISME ET DL JANSÉNISME.

En parlant du jansénisme et du molinisme S on leur a laissé tout le ridicule qui fait le fonds de leurs querelles, et on a fait voir que ce qui est méprisable est souvent dangereux quand il n'est pas assez méprisé. Plus les esprits sont convaincus de la futilité et de l'extravagance de ces disputes, plus l'État sera tranquille.

On a représenté la France heureuse et malheureuse : la disci- pline militaire en vigueur dans un temps, trop relâchée dans un autre; les finances tantôt en bon état, tantôt dissipées ; la marine établie et détruite; le commerce florissant et dépéri. Telles sont les vicissitudes des choses humaines; mais on n'a pas prétendu donner des règlements de discipline militaire, de finance, de marine, et de commerce : on a fait une histoire, et non des systèmes.

XII. — DE l'homme AC MASQLE DE FER.

Quelques anecdotes du Siècle de Louis XIV, dont l'auteur était certain, ont été vainement contestées. Celle de l'homme au mas- que de fer^ qui donne lieu à d'étranges conjectures, est aussi vraie qu'étonnante. L'auteur a reçu en dernier lieu une lettre du seigneur de Palteau, château près de Villeneuve-le-Roi, dans laquelle il lui confirme que ce prisonnier logea dans ce château ; que plusieurs personnes le virent descendre d'une litière ; qu'il portait un masque noir, et qu'on s'en souvient encore dans les environs. Cette nouvelle preuve n'était pas nécessaire; mais il Défaut rien négliger sur un fait si éloigné de l'ordre commun.

1. Voyez tome XV, page 39.

2. Voyez tome XIV, page 427.

21. — Mélanges. III. 31

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