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LETTRE

DE M. FORMEY

QUI PEUT SERVIR DE MODÈLE
AUX LETTRES À INSÉRER DANS LES JOURNAUX[1].
(1762)

Tout le monde est instruit à Paris, à Londres, en Italie, en Allemagne, de ma querelle avec l’illustre M. Boullier[2] ; on ne s’entretient dans toute l’Europe que de cette dispute. Je croirais manquer au public, à la vérité, à ma profession, et à moi-même (comme on dit), si je restais muet vis-à-vis M. Boullier. J’ai pris des engagements vis-à-vis le public, il faut les remplir. L’univers a lu mes Pensées raisonnables[3], que je donnai en 1749, au mois de juin. Je ne sais si je dois les préférer à la lettre que je lâchai sous le nom de M. Gervaise Holmes, en 1750[4]. Tout Paris, vis-à-vis[5] les Pensées raisonnables, est pour la lettre de M. Gervaise Holmes, et tout Londres est pour les Pensées. Je peux dire, vis-à-vis de

  1. Le style de M. Formey est si bien imité dans cette lettre que lui-même, en la lisant quelque temps après, crut l’avoir réellement écrite. (Note de Wagnière.) — J’ai rétabli le titre de cette pièce, tel qu’il est dans l’édition qui parut en 1762, à la suite de la Réponse de M. de Voltaire au sieur Fez, libraire d’Avignon ; le tout formant douze pages in-8o. (B.)
  2. Sur Boullier, voyez tome XXII, pages 61 et 82. Cet adversaire de Voltaire avait eu avec Formey une dispute dont ce dernier parle dans sa lettre à l’auteur du Journal encyclopédique (1er  avril 1761), si bien imitée dans la lettre fabriquée par Voltaire. (B.)
  3. Formey a en effet composé des Pensées raisonnables, 1749, in-8o, réimprimées en 1756.
  4. Formey est auteur de la Lettre de M. Gervaise Holmes à l’auteur de la Lettre sur les aveugles, 1750, in-8o. La Lettre sur les aveugles est de Diderot. (B.)
  5. Voyez, tome IV du Théâtre, la Requête à MM. les Parisiens, en tête de l’Écossaise.