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DE M. DE CRÉBILLOX. 359

vers de cette pièce sont très-mal faits, la conduite, insensée, et nulle beauté n'en rachète les défauts. Les maximes n'en sont pas moins abominal)les que celles de Xcrxcs. La diction et la conduite sont également mauvaises ; cependant Fauteur eut la faiblesse de la faire imprimer.

Le sieur Danchet, examinateur des livres, fut chargé de rendre compte de la pièce ; il donna son approbation en ces termes :

(( J'ai lu Simirainis, et j"ai cru que la mort de cette reine, au défaut de ses remords, pouvait faire tolérer l'impression de cette tragédie. »

Cette singulière approbation brouilla vivement Crébilion et Danchet. Celui-ci adoucit un peu les termes de son approbation ; mais la mort au défaut des remords subsista, et Crébilion fut au désespoir. Il a fait retrancher les approbations dans l'édition qu'il a obtenu qu'on fît au Louvre.

PYRRHUS.

Pyrrhus eut quelque succès en 1729; mais ce succès baissa toujours depuis, et aujourd'hui cette tragédie est entièrement abandonnée. Elle vaut mieux que Sémiramis; mais le style en est si mauvais, il y a tant de longueurs et si peu de naturel et d'in- térêt, qu'il n'est point à croire que jamais elle soit tirée de la foule des pièces qu'on ne représente plus.

CATILINA.

M. de Crébilion, ayant commencé la tragédie de Cromwell, abandonna ce projet, et refondit des endroits des deux premiers actes dans le sujet de Catilina. Ensuite, se livrant au dégoût que lui donnait le malheur attaché si souvent à la littérature, il re- nonça à toute société et à tout travail jusqu'à ce qu'en 174" une personne respectable, dont le nom doit être cher à tous les gens de lettres ^ l'engagea, par des bienfaits, à finir cet ouvrage, dont on parlait dans Paris avec les plus grands éloges.

M. de Crébilion, reçu enfin à l'Académie française-, y avait récité plusieurs fois ses premiers actes de Catilina, qu'on avait applaudis avec transport. Il continua la pièce à l'âge de soixante

1. M™« de Pompadour. (K.)

2. Le 27 septembre 1731, à la place de M. de La Faye. (B.)

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