Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome24.djvu/273

Cette page n’a pas encore été corrigée

LES AH! AH"!

A MOÏSE LEFRANC DE POMPIGNAN.

��Ail! ah! Moïse Lefranc de Pompignan, vous êtes doue un pla- giaire, et vous nous faisiez accroire que vous étiez un génie !

Ah! ah! vous avez donc pillé le P. Villermet- dans votre Histoire de monseigneur le duc de Bourgogne, et vous vous portiez pour historiographe des Enfants de France, écrivant de votre chef. Vous avez cru que les Liens des jésuites étaient déjà couiisqués, vous vous êtes pressé de vous emparer de leur style. Vous êtes traducteur de Villermet après avoir été traducteur de Métastase, et vous n'en disiez mot!

Ah! ah! vous vous donniez pour un favori^ que la famille royale a prié de vouloir bien écrire l'histoire des Enfants de France. Vous nous induisiez en erreur, en disant dans votre Épître dédicatoire à monseigneur le dauphin et à madame la dauphine : « J'obéis à vos ordres » ; et il se trouve que vous avez seulement usé de la permission qu'ils ont daigné vous donner de leur dédier votre petite translation, permission qu'on accorde à qui la demande.

n semble, par votre Épître dédicatoire, que le roi et mon- seigneur le dauphin vous aient dit : « Monsieur Lefranc de Pompignan, ayez la bonté d'apprendre à l'univers que nous ne confierons jamais nos enfants à des mains suspectes, à des cœurs corrompus, à des esprits gâtés. »

Mais, Moïse Lefranc, qui jamais a voulu faire élever ses en-

��1 . Cettepièce est aussi mentionnée dans la lettre à Damilaville, du 1 1 octobre 1761 .

2. Claude-Fr. Willermet, jésuite, est auteur de : Serenissimi Burgundioium ducis Laudatio funebris, prononcée le 29 mai 1761, au collège de Louis le Grand, et traduite en français par le P. de Querbeuf, 1761, in-S".

3. Voyez, tome X, dans les Poésies mêlées, la chanson qui commence par ce vers :

Kous avons vu ce beau village.

�� �