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LETTRES
à m. de voltaire
SUR
LA NOUVELLE HÉLOÏSE
OU ALOISIA
DE JEAN-JACQUES ROUSSEAU
citoyen de genéve



AVERTISSEMENT DE BEUCHOT.

Ces quatre Lettres qui, jusqu’à ce jour, n’ont pas été admises dans les Œuvres de Voltaire, parurent en février 1761, in-8o de 29 pages. Le nom du marquis de Ximenez n’est pas sur le frontispice, mais est au bas de la première lettre : cependant ces lettres ne sont pas de Ximenez ; leur auteur est Voltaire. Fréron le savait lorsqu’en rendant compte dans l’Année littéraire (1761, VI, 350), il dit qu’il n’est pas possible qu’un homme qui a du goût, de l’esprit et de l’honnéteté, se soit abandonné à de pareilles indécences contre M.  Rousseau.

Voltaire écrivait à d’Argental, le 16-18 février 1761, à l’occasion de ces lettres : Mandez-moi qui les a faites, ô mes anges ! vous qui avez le nez fin. Il écrivait à Damilaville le 18 février : Le marquis de Ximenez n’a fait aucune difficulté d’y mettre son nom. Je pourrais aussi citer les lettres à Damilaville des 27 février, 19 mars, 22 avril ; à Mme  de Fontaine, du 27 février ; à Cideville, du 26 mars.

Quelques années auparavant, Ximenez, qui était l’amant de Mme  Denis, avait, en quittant les Délices, emporté le manuscrit de l’Histoire de la guerre de 1741, qui fut imprimée à l’insu de l’auteur. Après un tort aussi grave, on conçoit que, sur la proposition qui lui fut faite, le marquis n’ait fait aucune difficulté d’y mettre son nom.

Au reste, Ximenez, qui n’est mort qu’en 1817, et à qui je parlai un jour des Lettres sur la Nouvelle Héloïse, me dit qu’il n’en était pas l’auteur. Il n’y a de moi, ajouta-t-il, que les premières et les dernières lignes de la première lettre.