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DÉFENSE
DE MILORD BOLINGBROKE
PAR
LE DOCTEUR GOODNATUR’D WELLWISHER
CHAPELAIN DU COMTE DE CHESTERFIELD.

(1752[1])

C’est un devoir de défendre la mémoire des morts illustres : on prendra donc ici en main la cause de feu milord Bolingbroke, insulté dans quelques journaux à l’occasion de ses excellentes lettres qu’on a publiées.

  1. Dans les éditions de Kehl et dans beaucoup d’autres, on a imprimé ce morceau à la suite de l’Examen important de milord Bolingbroke, comme si ces deux ouvrages avaient quelque rapport.

    Après la mort de milord Bolingbroke, arrivée le 25 novembre 1751, pendant que David Mallet s’occupait d’une édition des Œuvres du lord en anglais, Barbeu du Bourg donna une traduction française de ses Lettres sur l’histoire, dans lesquelles l’authenticité de la Bible est attaquée. J. Leland, P. Vhalley, et autres, écrivirent contre l’ouvrage de Bolingbroke. Formey fournit, pour la Nouvelle Bibliothèque germanique, tome XI, page 78, un extrait des opuscules de Zimmermann, théologien de Zurich, et avait choisi pour sujet la Dissertation sur l’incrédulité, afin d’avoir occasion de faire une sortie contre les incrédules. Frédéric, roi de Prusse, désigné dans cette sortie très-vive, n’en continua pas moins ses bontés à Formey, mais accorda à Voltaire le privilège pour l’impression d’une réponse, que Voltaire intitula Défense de milord Bolingbroke. Cette Défense, réimprimée dans la Bibliothèque raisonnée, tome L, page 392, causa du scandale ; et Voltaire, qui n’y avait pas mis son nom, prit le parti de la faire désavouer. Voici ce qu’on lit dans le tome VII de la Bibliothèque impartiale, sous la rubrique de la Haye : « Il paraît ici une brochure de trente-neuf pages in-8o, qui a attiré l’attention du public accoutumé à accueillir avec empressement tout ce qui vient de la plume ingénieuse à laquelle on l’attribue ; en voici le titre : Défense de milord Bolingbroke, par M. de Voltaire, à Berlin, 1753. Quoique les personnes éclairées ne puissent pas s’y tromper, on est bien aise d’avertir que cette production n’est pas de l’auteur dont elle porte le nom. On le sait immédiatement de lui-même, et il a souhaité que le public en fût informé. »

    Dans cette Bibliothèque impartiale, que rédigeait Formey, on n’admit pas