C’est la seule raison pour laquelle, toutes choses égales, la chaleur au haut et au bas d’une montagne est en raison réciproque de la hauteur de la montagne.
Plus la montagne est haute, plus son sommet est froid, parce que la masse des particules de feu émanées du soleil est pressée par beaucoup moins d’air au haut de cette montagne qu’au pied ; ce feu manque d’un soufflet assez fort.
Mais le feu agit par sa masse aussi bien que par son mouvement, le soufflet ne fait rien à sa masse : si donc cette masse est assez grande pour se passer du mouvement du soufflet, en ce cas il peut très-bien subsister sans air. Voilà pourquoi une boite de fer rouge conserve sa chaleur aussi longtemps dans le vide que dans l’air.
Aussi, quand le mouvement est assez grand indépendamment de la masse, le soufflet est encore inutile, le feu subsiste, la matière s’enflamme sans air.
Du soufre entouré de salpêtre s’enflamme dans le vide, parce que la réaction du salpêtre tient lieu de la réaction de l'air.
Il est à croire que les verres ardents brûleront dans le vide comme dans l’air, pourvu qu’ils puissent transmettre une assez grande quantité de rayons ; ils ne feront pas les mêmes explosions dans le récipient que dans l’air libre ; mais ils consumeront, ils enflammeront aussi bien tous les corps : car la masse du feu suppléera au mouvement nouveau que l’air réagissant lui donnerait.
Mais pourquoi, dira-t-on, ces charbons enfermés dans votre boîte de fer ne sont-ils point enflammés par l’action du feu ?
J’ose croire que c’est uniquement par ce même principe,
animaux se conserve, est aussi le seul dans lequel les corps puissent brûler ; que dans la combustion il y a une grande quantité de cet air qui est absorbé, et qui se combine soit avec les parties fixes du corps inflammable, soit avec les parties volatiles ; que le feu s’éteint du moment où cet air, en se combinant, cesse de favoriser le dégagement de la matière ignée ; qu’un courant d’air augmente le feu, parce qu’il facilite ce dégagement en multipliant le nombre des parties de cet air qui touchent le corps embrasé, en sorte qu’en soufflant avec un courant de cet air dans son état de pureté on donne au feu une activité prodigieuse. Une masse d’air de l’atmosphère ne contient qu’environ un quart de cet air ; la combustion, la respiration, l’absorbent ; d’autres opérations de la nature le restituent. Sans cet équilibre, les animaux terrestres cesseraient bientôt de vivre. Il se dégage en grande quantité du nitre de la destruction de l’acide nitreux dont il parait une des parties ; c’est à la production rapide de cet air, et à sa propriété de détoner quand il est mêlé avec l’air inflammable qui se dégage des corps qui brûlent, que l’on doit attribuer les effets terribles de la poudre à canon, et en général de toutes les combinaisons semblables. (K.)