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ESSAI
SUR
LA NATURE DU FEU
ET SUR SA PROPAGATION

(1738)
Ignis ubique latet, naturam amplectitur omnem,
Cuncta parit, renovat, dividit, unit, alit
[1].

AVERTISSEMENT

DES ÉDITEURS DE L’ÉDITION DE KEHL.

La Dissertation sur la nature et la propagation du feu concourut pour le prix de l’Académie des sciences en 1738.

Trois pièces furent couronnées : l’une était de Léonard Euler, célèbre dès lors comme l’un des plus grands géomètres de l’Europe. Il établit que le feu est un fluide très-élastique contenu dans les corps. Le mouvement, ou l’action de ce fluide, rompt les obstacles qui dans les corps s’opposent à son explosion, et ils brûlent ; si ce mouvement ne fait qu’agiter les parties de ces corps, sans développer le feu qu’ils contiennent, ces corps s’échauffent, mais ils ne brûlent pas.

Euler joignit à sa pièce la formule de la vitesse du son, que Newton avait cherchée en vain ; et cette addition étrangère, mais fort supérieure à l’ouvrage même, paraît avoir décidé les juges du prix.

  1. Ces vers sont de Voltaire. Voyez sa lettre à d’Alembert, du 1er  juillet 1766. Cet Essai a été imprimé pour la première fois dans le tome IV des Prix de l’Académie des sciences, daté de 1739. Voltaire et Mme  du Chàtelet avaient chacun envoyé un ouvrage au concours pour 1738 (voyez plus loin, année 1739, le Mémoire sur un ouvrage de physique). Le prix fut partagé entre Léonard Euler, le jésuite Lozeran de Fiesc, et le comte de Créquy-Canaple. Les éditions de Kehl sont les premières des Œuvres de Voltaire qui contiennent cet Essai. (B.)