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ZADIG
OU
LA DESTINÉE
HISTOIRE ORIENTALE


(1747)



APPROBATION[1].

Je soussigné, qui me suis fait passer pour savant, et même pour homme d’esprit, ai lu ce manuscrit, que j’ai trouvé, malgré moi, curieux, amusant, moral, philosophique, digne de plaire à ceux mêmes qui haïssent les romans. Ainsi je l’ai décrié, et j’ai assuré monsieur le cadi-lesquier[2] que c’est un ouvrage détestable.




ÉPÎTRE DÉDICATOIRE
DE ZADIG
À LA SULTANE SHERAA[3]
PAR SADI.


Le 10 du mois de schewal, l’an 837 de l’hégire.


Charme des prunelles, tourment des cœurs, lumière de l’esprit, je ne baise point la poussière de vos pieds, parce que vous ne

  1. Cette plaisanterie, parodie des approbations exigées alors pour la publication d’un livre, était dans l’édition de Zadig de 1748. Elle existait encore dans l’édition in-4o (tome XVII, publié en 1771). Mais ayant été omise dans l’édition encadrée de 1775, elle ne fut pas reproduite dans les éditions de Kehl. La première des éditions modernes où on la trouve est celle de M. Lequien, 1823. (B.)
  2. Ou cadhi-lesker, ou cadhi-asker, chef de la justice chez les Turcs. Ce mot est ici pour garde des sceaux.
  3. Mme de Pompadour.