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TAUROBOLE.

dure, la queue moins longue que celle du cheval, ayant quelques longs poils au bout. Son sang a passé pour être un poison, mais il ne l’est pas plus que celui des autres animaux ; et les anciens qui ont écrit que Thémistocle et d’autres s’étaient empoisonnés avec du sang de taureau falsifiaient à la fois l’histoire et la nature. Lucien, qui reproche à Jupiter d’avoir placé les cornes du taureau au-dessus de ses yeux, lui fait un reproche très-injuste : car le taureau ayant l’œil grand, rond, et ouvert, il voit très-bien où il frappe ; et si ses yeux avaient été placés sur sa tête, au-dessus des cornes, il n’aurait pu voir l’herbe qu’il broute.

Taureau banal est celui qui appartient au seigneur, et auquel ses vassaux sont tenus d’amener toutes leurs vaches.

Taureau de Phalaris, ou taureau d’airain ; c’est un taureau jeté en fonte, qu’on trouva en Sicile, et qu’on supposa avoir été employé par Phalaris pour y enfermer et faire brûler ceux qu’il voulait punir, espèce de cruauté qui n’est nullement vraisemblable.

Les taureaux de Médée, qui gardaient la toison d’or.

Le taureau de Marathon, dompté par Hercule.

Le taureau qui porta Europe ; le taureau de Mithras ; le taureau d’Osiris ; le taureau, signe du zodiaque ; l’œil du taureau, étoile de la première grandeur. Combats de taureaux, communs en Espagne. Taureau-cerf, animal sauvage d’Éthiopie. Prune-taureau, espèce de prune qui a la chair sèche.



TAURICIDER.


Tauricider, v. n.; combattre des taureaux : expression familière qui se trouve souvent dans Scarron, dans Bussy, et dans Choisy.



TAUROBOLE.


Taurobole, sacrifice d’expiation, fort commun aux iiie et ive siècles : on égorgeait un taureau sur une grande pierre un peu creusée et percée de plusieurs trous ; sous cette pierre était une fosse, dans laquelle l’expié recevait sur son corps et sur son visage le sang de l’animal immolé. Julien le philosophe daigna se soumettre à cette expiation, pour se concilier les prêtres des Gentils.