Il y a des gens qui le savent, mais ce n’est pas moi. Tout ce que je sais bien c’est que l’Alcoran est ridicule, quoique de temps en temps il y ait de bonnes choses. Certainement l’Alcoran n’était point nécessaire à l’homme ; je m’en tiens là : je vois clairement ce qui est faux, et je connais très-peu ce qui est vrai.
Je croyais que vous m’instruiriez, et vous ne m’apprenez rien.
N’est-ce pas beaucoup de connaître les gens qui vous trompent, et les erreurs grossières et dangereuses qu’ils vous débitent ?
J’aurais à me plaindre d’un médecin qui me ferait une exposition des plantes nuisibles, et qui ne m’en montrerait pas une salutaire.
Je ne suis point médecin, et vous n’êtes point malade ; mais il me semble que je vous donnerais une fort bonne recette si je vous disais : Défiez-vous de toutes les inventions des charlatans, adorez Dieu, soyez honnête homme, et croyez que deux et deux font quatre.
Newton fut d’abord destiné à l’Église. Il commença par être théologien, et il lui en resta des marques toute sa vie. Il prit sérieusement le parti d’Arius contre Athanase ; il alla même un peu plus loin qu’Arius, ainsi que tous les sociniens. Il y a aujourd’hui en Europe beaucoup de savants de cette opinion ; je ne dirai pas de cette communion, car ils ne font point de corps ; ils sont même partagés, et plusieurs d’entre eux réduisent leur système au pur déisme, accommodé avec la morale du Christ. Newton n’était pas de ces derniers ; il ne différait de l’Église anglicane que sur le point de la consubstantialité, et il croyait tout le reste.
- ↑ Les éditeurs de Kehl avaient formé la première section de cet article de la quatorzième des Lettres philosophiques. Voyez les Mélanges, année 1734. (B.)
- ↑ Ce morceau était dans la troisième partie des Mélanges, 1756. Peut-être est-il plus ancien. (B.)