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ZAÏRE.


Nérestan.

Guide-moi, Dieu puissant ! je ne me connais pas.
Faut-il qu’à t’admirer ta fureur me contraigne,
Et que dans mon malheur ce soit moi qui te plaigne !

FIN DE ZAÏRE.

    bouche d’Orosmane une tirade pleine d’exclamations, de gémissements et de désespoir. Il est curieux de voir combien le goût allemand diffère du goût italien. Pour l’italien, Voltaire est trop bref ; pour l’allemand, il est trop long. À peine Orosmane aurait dit qu’il adorait Zaïre et qu’il la vengerait, à peine se serait-il donné le coup mortel, que nous ferions baisser le rideau. » Lessing dit encore : « Chez aucune nation Zaïre n’a rencontré de critiques plus acharnées que chez les Hollandais. Frédéric Duini, parent sans doute du célèbre acteur de ce nom, qui jouait sur le théâtre d’Amsterdam, trouva d’autant plus à critiquer qu’il ne trouvait rien de plus facile que de faire mieux. Il fit, en effet, une autre Zaïre, Zaïre ou la Turque convertie, pièce dans laquelle la conversion de Zaïre était l’affaire principale, et qui se terminait par le sacrifice qu’Orosmane faisait de son amour, et par le renvoi de la chrétienne Zaïre dans son pays, avec tous les honneurs dus au rang qui lui était destiné. Le vieux Lusignan mourait de joie. » (G. A.)