508 VARIANTES D’ÉRIPHYLE.
J’entends cncor ses cris et ses plaintes funestes. Vous, confident sacre des volontés célestes, Répondez : quel est donc ce fantôme cruel ? Est-ce un dieu des enfers, ou l’ombre d’un mortel ? ’ Quel pouvoir a brisé l’éternelle barrière
- Dont le ciel sépara l’enfer et la lumière ?
■ Les mânes des humains, malgré l’arrêt du sort,
- Peuvent-ils revenir du séjour de la mort ?
I, E GRAND-PRÊTUE.
- Oui : du ciel quelquefois la justice suprême
- Suspend l’ordre éternel établi par lui-même.
- Il permet à la mort d’interrompre ses lois,
- Pour l’effroi de la terre et l’exemple des rois.
ÉRIPHYLE.
Hélas ! lorsque le ciel à vos autels m’entraîne, Et d’un second hymen me fait subir la chaîne, M’annonce-t-il la mort, ou défend-il mes jours ? S’arme-t-il pour ma perte, ou bien pour mon secours ? Que veut cet habitant du ténébreux abîme ? Que vient-il m’annonccr ?
LE GRAND-PRÈTRE.
Il vient punir le crime.
(Il sort.)
SCENE III.
ÉRIPHYLE, ZËLOiMUE.
É R T P II y L E.
Quelle réponse, ô ciel ! et quel présage afireux !
ZÉLONIDE.
Ce jour semblait pour vous des jours le plus heureux. De ces rois ennemis l’audace est confondue ; Par les mains d’Alcméon la paix vous est rendue ; Ces princes qui briguaient l’empire et votre main. D’un mot de votre bouche attendent leur destin.
ÉRIPHYLE.
Le bras d’Alcméon seul a fait tous ces miracles.
ZÉLONIDE.
Les destins à vos vœux ne mettront plus d’obstacles.
Songez à votre gloire, à tous ces rois rivaux,
A l’hymen qui pour vous rallume ses flambeaux.
ÉRIPHYLE.
Moi, rallumer encor ces flammes détestées ! Moi, poi’ter aux autels des mains ensanglantées ! Moi, choisir un époux ! ce nom cher et sacre Par ma faiblesse horrible est trop déshonoré : ’Qu’on détruise à jamais ces pompes solennelles.
- Quelles mains s’uniraient ; \ mes mains criminelles ?
Je ne puis…
ZÉLON IDE.
Rassurez votre cœur éperdu ;