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VARIANTES

DE LA TRAGÉDIE irÉRlPHYLi :

Pai^e 461, scène ^^ — Dans l’édition de 1779, qui a été suivie ^jour les réimpressions faites jusqu’à ce jour, il y avait un personnage de plus, le grand-prêtre de Jupiter ; et voici quel était le début de la pièce :

SCENE I.

LE GRAND-PRÈTRt : , THÉANDRE, suite du grand-prêtre.

LE GRAND-PRÊTRE.

Allez, ministres saints, annoncez à la terre

La justice du ciel et la fin de la guerre.

Des pompes de la paix que ces murs soient parcs.

Quelle paix ! dieux vengeurs !… Thcandre, demeurez.

Le sort va s’accompl’r : la sagesse éternelle

A béni de vos soins la piété fidèle.

Cet enfant par mes mains à la mort arraché,

Ce présent des destins, chez vous longtemps caché.

Par des exploits sans nombre aujourd’hui justifie

L’œil pénétrant des dieux qui veilla sur sa vie.

Alcméon désormais est le soutien d’Argos ;

La victoire a suivi le char de ce héros ;

Et lorsque devant lui deux rois vaincus fléchissent.

De sa gloire sur vous les rayons rejaillissent :

Alcméon dans Argos passe pour votre fils.

THÉANDRE.

Depuis qu’entre mes mains cet enfant fut remis, Ses vertus m’ont donne des entrailles de père. Je m’indigne en secret de son destin sévère ; J’ose accuser des dieux l’irrévocable loi Qui le fit naître esclave avec l’âme d’un roi ; Qui se plut à produire au sein de la bassesse Le plus grand des héros dont s’honora la Grèce.

LE GRAND-PRÊTRE.

Aux yeux des immortels et devant leur splendeur. Il n’est point de bassesse, il n’est point de grandeur. Le plus vil des humains, le roi le plus auguste. Tout est égal pour eux ; rien n’est grand que le juste.