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476 ERIIMIVLE.

Mftnes ensanglantés, ne me poursnivez plus ! Sur tous mes sentiments le repentir l’emporte : L’équité dans mon cœur est enfin la plus forte. Je suis mère, et je sens que mon malheureux fils Joint sa voix à la vôtre et sa plainte à vos cris. Nature, dans mon cœur si longtemps combattue, Sentiments partagés d’une mère éperdue, Tendre ressouvenir, amour de mon devoir. Reprenez sur mon âme un ahsolu pouvoir. Moi régner ! moi bannir l’héritier véritable ! Ce sceptre ensanglanté pèse à ma main coupable. Réparons tout : allons ; et vous, dieux dont je sors. Pardonnez des forfaits moindres que mes remords.

(,.\ sa suite. )

Qu’on cherche Polémon. Ciel ! que vois-je ? Hermogide !

SCENE V.

ÉRIPIIVLE, HERMOGIDE, ZÉLONIDE, EUPHORBE,

SUITE DE LA R E I X E. HERMOGIDE.

Madame, je vois trop le transport qui vous guide ;

Je vois que votre cœur sait j)eu dissimuler ;

Mais les moments sont chers, et je dois vous parler.

Souffrez de mon respect un conseil salutaire ;

Votre destin dépend du choix qu’il vous faut faire.

Je ne viens point ici rappeler des serments

Dictés par votre père, effacés par le temps ;

Mon cœur, ainsi que vous, doit oublier, madame.

Les jours infortunés d’une inutile flamme ;

Et je rougirais trop, et pour vous, et pour moi,

Si c’était k l’amour à nous donner un roi.

  • Un sentiment plus digne et de l’un et de l’autre
  • i)oit gouverner mon sort et commander au vôtre.
  • Vos aïeux et les miens, les dieux dont nous sortons,
  • rief Klat périssant si nous nous (li\is()ns :

Le sang (jiii nous a joints, l’intc-nM (|ui nous lie,

  • Nos ennemis communs, l’amour de la patrie.

Votre pouvoir, le mien, tous deux à redouter,

Ce sont là les conseils qu’il vous faut écouter.