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ACTI- II. se KM’ IV. 475

De (iiicis charmes secrets mon cœur est coinbattii ! Oiicl état !… Acliovons ce quo j’ai résolu, •le le veux : étoiiUbtis ces iiidi^Mies alarmes.

ZÉLOMDE,

Aous parlez (rAlcméon, et vous versez des laruiesl Que je crains qu’en secret une fatale erreur…

KK II’UVI.K.

Ah ! que jamais l’amour ne rentre dans mon cœur !

Il m’en a trop coûté : que ce poison funeste

De mes jours languissants ne trouble ijoiiit le reste !

Zélonide, sans lui, sans ses coupables feux.

Mon sort dans l’innocence eût coulé trop heureux.

Mes malheurs ont été le prix de mes tendresses.

Ah ! barbare ! est-ce à toi d’éprouver des faiblesses ?

Déchiré des remords ([ui viennent nvalarmer,

Ce cœur plein d’auu’rtume est-il fait pour aimer ?

ZÉLOMUE.

Eh ! qui peut à l’amour nous rendre inaccessibles !

Les cœurs des malheureux n’en sont que plus sensibles.

L’adversité rend faible, et peut-être aujourd’hui…

ÉRIPHYLE.

  • \on, ce n’est point l’amour qui m’entraîne vers lui ;

Non, un dieu plus puissant me contraint à me rendre. L’amour est-il si pur ? l’amour est-il si tendre ? Je l’ai connu cruel, injuste, plein d’horreur, Entraînant après lui le meurtre et la fureur. Irais-je encor hrùler d’une ardeur insensée ? Mais, hélas ! puis-je lire au fond de ma pensée ? Ces nouveaux sentiments qui m’ont su captiver, Dont je nourris le germe, et que j’ose approuver. Peut-être ils n’ont pour moi qu’une douceur trompeuse ; Peut-être ils me feraient coupable et malheureuse.

ZÉLOMDE,

Dans une heure au plus tard on attend votre choix. Qu’avez-vous résolu ?

ÉRIPHYLE.

D’être juste une fois.

ZÉLOMDE.

Si vous vous abaissez jusqu’au fils de Théandre, D’Amphiaraiis encor c’est outrager la cendre.

ÉRIPHYLE.

Cendres de mon époux, mânes d’Ampliiaraiis,