Vous vous moquez de moi. Qui êtes vous ? et que me voulez-vous ?
Ah ! monsieur, que c’est une belle chose que la mer !
Oui, fort belle.
J’ai toujours eu envie de servir sur cet élément.
Qui vous eu empêche ?
Quel plaisir que ces combats de mer, surtout lorsqu’on s’accroche !
Vous avez raison : il n’y a qu’un plaisir au-dessus de celui-là.
Et quel, monsieur, s’il vous plait ?
C’est lorsqu’on se débarrasse sur terre des importuns.
Oui, cela doit être délicieux. Que vous êtes heureux, monsieur, que vous êtes heureux ! vous avez sans doute vu le cap de Bonne-Espérance, monsieur ?
Assurément. Je veux vous faire lire le récit d’un petit combat assez drôle que je donnai à la vue du cap : je vous assure que je menai mes gens galamment.
Vous me ferez la plus insigne faveur : ah : monsieur, que c’est dommage qu’un homme comme vous se marie !
Pourquoi, dommage ?
Voilà qui est fait ; il ne sera plus question de vous dans les gazettes ; vous n’aurez plus le plaisir de l’abordage ; vous allez languir dans les douces chaînes d’un hymen plein de charmes ; une beauté tendre, touchante, voluptueuse, va vous enchanter dans ses bras. Ne savez-vous pas que Vénus est sortie du sein de la mer ?
Peu me chaut d’où elle est sortie. Je ne comprends rien à votre galimatias.
