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364 BRUÏUS.

Mais ajoutez au moins que, parmi tant de larmes, Malgré vous et Tullie, et ses pJeurs et ses charmes, \aiiiqueur eucor de moi, libre, et toujours lîomain, Je ne suis point soumis par le sang de Tarquin ; Que rien ne uie surmonte, et (jue je jure encore Lue guerre éternelle à ce sang que j’adore.

AR0.\S.

J’excuse la douleur où vos sens sont plongés ; Je respecte en pai’tant vos tristes préjugés. Loin de vous accabler, avec vous je soupire : Elle en mourra, c’est tout ce que je peux vous dire. Adieu, seigneur.

.MESSAL A.

ciel !

SCENE II.

TITUS, MESSALA.

TITUS.

Non, je ne puis soufï’rir Que des remparts de Rome on la laisse sortir : Je veux la retenir au péril de ma vie.

MESSALA.

Vous voulez…

TITUS.

Je suis loin de trahir ma patrie. Rome l’emportera, je le sais ; mais enfin Je ne puis séparer Tullie et mon destin. Je respire, je vis, je périrai pour elle. Prends pitié de mes maux, courons, et (|ue Ion zèle Soulève nos amis, rassemble nos soldats : En dépit du sénat je retiendrai ses pas ; Je ])rétends que dans Rome elle reste en otage : Je le veux.

MESSALA.

Dans (|U(’ls soius votre amour vous engage I El (|ue |)rél<’udez-\()iis |)ar ce coiii) dangereux, Que (ra\ou(’r sans IViiil un amour uiallieureux ?

TITUS.

Kli liicu ! c’est au sénat qu’il faut que je m’adresse.

\a de ces rois de lîonie adoucir la rudesse ;