Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome2.djvu/374

Cette page n’a pas encore été corrigée

354 BRI TUS.

SCÈNE IV.

TULLIE, ALGINE.

TULLIE.

Ciel ! (iiio jo (lois d’encens à ta bonté propice ! Mes pleurs font désarmé, tout change, et ta justice. Aux feux dont j’ai rougi rendant leur pureté, PiU les récompensant, les met en liberté.

(A Algine.’i

Va le chercher, va, cours. Dieux ! il m’évite encore : Faut-il qu’il soit heureux, hélas ! et qu’il l’ignore ? Mais… ii’écouté-je point un espoir trop flatteur ? Titus pour le sénat a-t-il donc tant d’horreur ? Que dis-je ? hélas ! devrais-je au dépit qui le presse Ce ([ue j’aurais voulu devoir à sa tendresse ?

ALGINE.

.le sais (|ue le sénat alluma son courroux, (uril est amlutieux, et qu’il brûle pour vous.

’JTLLIE.

11 fera tout pour moi, n’en doute point ; il m’aime.

(Alginc sort.)

Va, dis-je… Cependant ce changement extrême…

Ce billet !… De ([uels soins mon cœur est combattu !

Éclatez, mon amour, ainsi que ma \ertul

La gloire, la raison, le devoir, tout l’ordonne.

Ouoi ! mon père à mes feux va devoir sa couronne !

De Titus et de lui je serais le lien !

Le boidieur de l’État va donc naître du mien !

Toi que je peux aimer, quand pourrai-je t"a|)|)reudre

Ce changement du sort où nous n’osions prétendre ?

Quand ])ourrai-je, Titus, dans mes justes transpoi-ts,

T’enteudie sans regrets, te parler sans remords ?

Tous mes maux sont finis : Home, je te pai’donne ;

rionic. lu \as servir si Titus l’ahandonne :

Sénat. In \as lond)er si Titus est à nu)i :

Ton liéios m’aime ; trendjle, et reconnais ton roi.