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330 BHUTUS.

SCÈNE II.

ARONS, MESSALA.

ARONS.

EIi bien ! qu’aA ez-vous fait ? Avoz-voiis de Titus fléchi le fier coiii’age ? Dans le parti des rois pensez-vons (jifiJ s’engage ?

MESSALA.

Je vous l’avais prédit ; l’inflexible Titus

Aime troj) sa patrie, et tient trop de lîriitiis.

Il se plaint du sénat, il brûle pour Tullie ;

L’orgueil, l’ambition, l’amour, la jalousie,

Le feu de son jeune âge et de ses passions,

Semblaient ouvrir son âme â mes séductions.

Cependant, qui l’eût cru ? la liberté l’emporte ;

Son amour est au comble, et Rome est la plus forte.

J’ai tenté par degrés d’effacer cette horreur

Que pour le nom de roi liome imprime en son cœur.

En vain j’ai combattu ce préjugé sévère ;

Le seul nom des Tanjnins irritait sa colère.

De son enti’etien même il m’a soudain privé ;

Ht jo hasardais trop, si j’avais achevé.

AHONS.

Ainsi de le fléchir Messala désespère.

MESSALA.

J’ai trouvé moins d’obstacle à vous donner son frère, Kt j’ai du moins séduit un des fils de lîrutus.

ARONS.

(juoi ! vous auriez déjà gagné Tibérinus ?

l’ar quels ressorts secrets, par queUe heureuse intrigue ?

MESSALA.

Son ambition seule a fait toute ma brigue. Avec un œil jaloux il voit, depuis longtemps, De son frère et de lui les honneurs différents ; Ces drapeaux suspendus ù ces voûtes fatales. Ces festons de lauriers, ces pompes triomphales, Tous les coMirs des lîomaius et celui de lîrutus Dans ces solcntdtés \()lant d(’\atd Titirs, Sont pour lui (\os alfronts (|iii. dans son Ame aigrie, KchaufTent le j)oison de sa secrète en\ie.