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ACTl- : II. SCENE I. 341

MESSALA.

J’appi’Dinc cl \()tr(’ amour ot vos ressoiiliincuts.

Fau(lra-t-il i\t)\]r loujoiirs (|(i(’ Tiliis aiilMi-isc

Co sénat de t\raiis dont l’orgueil nous maitrisu ?

\on ; s’il vous faut rougir, rougissez en ce jour

De votre patience, et non de votre amour.

Ouoi : pour prix de vos feux et de tant de vaillance,

Citoyen sans pouvoir, amant sans espérance.

Je vous verrais languir victime de TÉtat,

(Jubiié de Tullie, et bravé du sénat ?

Ali 1 peut-être, seigneur, un cœur tel que le votre

\iii-ail pu gagner Tune, et se venger de l’autre.

TITUS.

De (juoi viens-tu flatter mon esprit éperdu ? Moi, j’aurais pu ilécliir sa haine ou sa vertu ! N’en parlons plus : tu vois les fatales barrières Qu’élèvent entre nous nos devoirs et nos pères : Sa haine désormais égale mon amour. Elle va donc partir ?

MESSALA.

Oui, seigneur, dès ce jour.

TITl s.

Je n’en murmure point. Le ciel lui rend justice ; Il la fit pour régner.

MESSALA.

Ah ! ce ciel plus propice Lui destinait peut-être un empire plus doux ; Et sans ce fier sénat, sans la guerre, sans vous… Pardonnez : vous savez quel est son héritage ; Son frère ne vit plus, Rome était son partage. Je m’emporte, seigneur ; mais si pour vous servir. Si pour vous rendre heureux il ne faut (pie périr : Si mon sang…

TITLS.

Non, ami, mon devoir est le maître. ._>Non, crois-moi, l’homme est libre au moment qu’il veut l’être. Je l’avoue, il est vrai, ce dangereux poison A pour quelques moments égaré ma raison ; Mais le cœur d’un soldat sait dompter la mollesse. Et l’amour n’est puissant que par. notre faiblesse.

MESSALA.

^ ous vovez des Toscans venir l’ambassadeur ;