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Ce que vous avez vu dans le sénat romain,.

(Aux sénateurs.)

Et nous, du Capitole allons orner le laîle Des lauriers dont mon fils vient de ceindre sa tête ; Suspendons ces drapeaux et ces dards tout sanglants Que ses heureuses mains ont ravis aux Toscans. Vins ! puisse toujours, plein du même courage. Mon sang, digne de vous, vous servir d’âge en âge ! Dieux, protégez ainsi contre nos ennemis Le consulat du père et les armes du fils !

SCÈNE IH.

ARONS, ALBIN

l^qui sont supposés être entrés de la salle d’audience dans un autre ai)partcmont de kl maison de Brutus).

AU ON s.

Vs-tii !)ien remanpu’ cet oi-gueil inllexible, Cet esprit d’un sénat qui se croit invincible ? Il le serait,.ilbin, si Rome avait le temps D’afTermir cette audace au cœur de ses enfants.

._. ; M]rois-moi, la liberté, que tout mortel adore,

_--^ue je veux leur ôter, mais que j’admire encore.

^^"Donne à l’homme un courage, inspire une gnuxlcnr.

^_„---Qu"il n’eût jamais trouvés dans le fond de son civnv. Sous le joug des Tanjuins, la cour et l’esclavage Amollissaient leurs mœurs, énervaient leur courage-. Leurs rois, trop occupés à dompter leurs sujets, De nos heureux Toscans ne troublaient point la paiv : Mais si ce fier sénat réveille leur génie, Si Rome est libre, Albin, c’est fait de l’Italie. "Ces lions, que leur maître avait rendus plus doux. Vont reprendre leur rage et s’élancer sur nous. Étouffons dans leur sang la semence féconde Des maux de l’Italie et des troubles du monde ; MTranchissons la terre, et donnons aux Romains Ces fers qu’ils destinaient au reste des humains. Messala viendra-t-il ? Pourrai-je ici l’entendre ? Osera-t-il ?

ALBIN.

Seigneur, il doit ici se rendre ;