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que (l.-oùtaiil.’s et horrihlrs ; iii\ rnui. ; iis. et (|iii, l)ioM m."ii ; i- <rées rcprcsciiUrs ave- ail. et siirtoiil adourics par le cliarnio dcsbcaiix vers, poiinai.’iil nous faire une sorte de plaisir dont nous ne nous doiilmis i)as.

Il n’est point de serpent, ni de monstre odieu\. Oui. pnr l’iirt iiiiit(\ ne puisse plaire aux yeux.

BoiLKAUj Alt pocl., III, i--i-

Binishinces et intitra.

Dm Hioius ([iio l’on me dise pourquoi il est permis à nos héros et à nos héroïnes de théâtre de se tuer, et quil leur est défenthi de tn.T personne. La scène est-elle moins ensanglantée par la mort.l\tali(h’. qui se poignarde pour son amant, quelle ne le serait par le meurtre de César, et si le spectacle du fils de Caton, (pii parait mort aux veux de son père, est l’occasion d’un discours admirahle de ce vieux Romain ; si ce morceau a été applaudi en Ano-leterre et en Italie par ceux qui sont les plus grands partisans de îa hienséance française ; si les femmes les plus délicates n’en ont point été choquées, pourquoi les Français ne s’y accoutumeraient- ils pas ? La nature n’est-elle pas la même dans tous les hommes.^ Toutes ces lois, de ne point ensanglanter la scène, de ne point faire parler plus de trois interlocuteurs, etc., sont des lois qui, ce me semhle, pourraient avoii’ quehpies exceptions parmi nous, comme elles en ont eu chez les Grecs. Il n’en est pas des règles • de la hienséance. toujours un peu arhitraires, comme des règles fondamentales du théâtre, qui sont les trois unités : il y aurait de le faihlesse et de la stérilité à étendre une action au delà de 1 es- pace de temps et du lieu convenahle. Demandez à quiconque aura inséré dans une pièce trop d’événements la raison de cette faute • s’il est de bonne foi, il vous dira qu’il n’a pas eu assez de génie pour remplir sa pièce d’un seul lait ; et s’il prend deux jours et deux villes pour son action, croyez que c’est parce qu’il n’au- rait pas eu l’adresse de la resserrer dans l’espace de trois heures et dans l’enceinte d’un palais, comme l’exige la vraisemhlance. Il en est tout autrement de celui qui hasarderait un spectacle hor- rible sur le théâtre : il ne choquerait point la vraisemblance : et rt-tte hardiesse, loin de supposer de la faihlesse dans l’auteur, demanderait au contraire un grand génie pour mettre, par ses >(’rs, de la véritable grandeur dans une action qui, sans un style sublime, ne serait qu’atroce et dégoûtante.