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■m] l.A l-KTI’ DR BI-LKHAT.

LE C H OE l R, l’interrompant.

Ail ! notre eu ré, etc.

LN HABITANT.

Quelques ^ens nous ont dit Que le curé lui-niènie Avait brûlé son…

LE CHOEl 11, l’interrumpaut.

Ah ! notre curé, etc.

Kxliortatioii faite au curé de Counlimaiicho on son agonit ».

Curé de Courdinianclie, et prêtre d’Apollon,

Que je vois sur ce lit étendu tout du long,

Après avoir vingt ans, dans une paix profonde,

Enterré, confessé, haptisé votre monde ;

Après tant d’ujTmus chantés si plaisannnent.

Après cent nqulcm entonius si gahneut.

Pour nous, je l’avouerai, c’est nne peine exti-énie

Qu’il nous faille aujourd’hui prier Dieu pour Aoiis-iuéuie

^hiis tout passe et tout meurt ; tel est l’arrêt du sort :

L’instant où nous naissons est un pas ^ers la mort’.

Le petit pèi’o Vndré n’est plus qu’un peu de cendre :

Frère Fredon n’est phis ; Diogène, Vlexandre,

(li’sar. le poè-tt^ Mai-. La I-’illon. Constantin,

Ahrahani, lîrioché, tons ont même destin :

Ce cocher si lameux à la cour, à la \ille,

Amour th^s beaux-esprits, pt’re du ^audeAille,

Dont Aous auriez été le très-digne aumônier,

Près Saint-Eustache encore est pleuré du quartier.

Vous les suivrez bientôt : c’est donc ici, mon frère.

Qu’il faut (|ne vous songiez à votre grande alVaire.

Si voiLs aviez été toujours homme de bien.

Lu bon prêtre, un nigand, je ne vous dirais rien :

Mais (|iii peut, entre nous, garder son innocence ?

(juel curé n’a besoin d’un peu de pt’nitence ?

1. Conii’ille dit dans JHe cl Bn-éiiice, acte V, scène i"’ :

Cliaqut^ instant dv la vie est un pas vers la mort.

’2. Le poëto Mai ou May, né à Sons en UYM, mort le 22 janvier ITI ! ’, sur une botti’ de foin à la porte d’un couvent, eut une existence aussi niisôrable que longue. Il cultiva la poésie sans aucun succès. C’est lui que Legrand, dans son Itoi de Co- racjne, a traduit sur la scène sous le nom de La FarinièfO. (B.)