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l’ASQUIN, revenant A Damis.

Vous voyez : (levant vous l’ingrate met en |)ièces Votre portrait, monsieur.

DAMIS.

Il r’st quelques ntaitresses Pai’ (|iii r()ri,m’ii ; il est un peu niieiiv reçu.

Il (n ; TENSK. .\érine, quel amour mon cœur a\ait conçu !

(.\ Pasquin.)

Prends ma l)f)urse. Dis-moi pour qui je suis traîne, A (juel heureux objet Damis me sacrifie.

PASQLIN.

A cinq ou six beautés dont il se dit l’amant,

Qu’il sert toutes bien mal, (pi’il trompe également ;

Mais surtout à la jeune, à la belle Julie.

DAMIS, s’étant avancé vers Pasquin.

l’rends ma bague, et dis-moi, mais sans friponnerie,

A quel impertinent, à quel fat de la cour,

ïa maîtresse aujourd’hui prodigue son amour.

PASQUIN.

Vous méritez, ma foi, d’avoir la préférence ; Mais un certain abbé lorgne de près Hortense ; Et chez elle, de nuit, par le mur du jardin, Je fais entrer i)arfois Trasimon son cousin,

DAMIS.

Parbleu, j’en suis ravi. J’en apprends là de belles.

Et je veux en chansons mettre un peu ces nouvelles.

HORTENSE.

C’est le comble, Nérine, au malheur de mes feux, De voir que tout ceci va faire un bruit aflVeux. Allons, loin de l’ingrat je vais cacher mes larmes.

DAMIS.

Allons, je vais au bal montrer un peu mes charmes.

P A S Q L I N, à Hortense.

Vous n’avez rien, madame, à désirer de moi ?

(A Damis.)

Vous n’avez nul besoin de mon petit emploi ? Le ciel vous tienne en paix.