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264 L’INDISCRET.

SCÈNE XII.

IIORTENSE, NÉRINE, DAMIS, PASOUIN.

I) AMIS, dans le fuiid du tliéâtro.

Je verrai dans ce lieu la beauté qui m’engaf’e,

PASQUIN.

(Vest Damis, Je suis pris. Ne perdons jioint courajî^e.

(Il court à Damis, et le tire à part.)

Vous voyez, monseigneur, un des grisons* secrets Oui d’JIortense i)artout va portant Jes poulets. J’ai certain billet doux de sa part à ^ous rendre.

HORTENSE.

Ouel changement ! quel prix de l’amour le plus tendre I

DAMIS.

Lisons.

(Il lit.)

Hom… liom… (( Vous méritez de me charmer. « Je sens à vos vertus ce que je dois d’estime… -

Mais je ne saurais vous aimer. » Est-il un trait plus noir et plus abominable ? Je ne me croyais pas à ce point estimable. Je veux que tout ceci soit public à la cour. Et j’en informerai le monde dès ce jour. La chose assurément vaut bien qu’on la publie.

H0RTE.\SE, à l’autre bout du théâtre.

A-t-il pu jusque-là ])Ousser son infamie ?

DAMIS.

Tenez : c’est là le cas qu’on fait de tels écrits.

( Il drchire le billet.) P A s Q L" I N, allant à Hortense.

Je suis honteux pour vous d’un si cruel mépris. Madame, vous voyez de quel air il déchire Les billets qu’à l’ingrat vous daignâtes écrire.

HOUTENSi ; .

11 nu’ rend mon portrait ! Ah ! i)érisse à jamais Ce malheureux crayon de mes faibles attraits !

tKlle jt’lte son portrait. "i

1. On donnait le nom de r/risoirs à des laqnais vùtus de gris, pour qu’ils ne fussent pas reconnus aux couleuis de leur livn.^c.

2. La rime corr(’s])ondant h colle de ce vers est dans la partie du billot qu’on ne lit pas.