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Passe chez La Frenaye ; il est cher, mais habile ;
Choisis, comme pour toi, l'un de ses diamants :
Je lui dois, entre nous, plus de vingt mille francs.
Adieu : ne montre au moins ce portrait à personne.

CLITANDRE, à part.

Où suis-je ?

DAMIS

Adieu, marquis : à toi je m’abandonne ; Sois discret.

CLITANDRE, à part.

Se peut-il ?

DAMIS, revenant.

J’aime un ami prudent :
Va, de tous mes secrets tu seras conlident.
Eh ! ])eut-on posséder ce que le cœiir désire.
Être heureux, et n’avoir ])ersonne à qui le dire ?
Peut-on garder pour soi, comme un dépôt sacré,
L’insipide plaisir d’un amour ignoré ?
C’est n’avoir point d’amis qu’être sans confiance :
C’est n’être point heureux que de l’être en silence.
Tu n’as vu qu’un portrait, et qu’un seul billet doux.

CLITANDRE.

Kh bien ?

DAMIS.

L’on m’a tlonné, mon cher, un rendez-\ous.

CLITANDRE, à part.

Ah ! je frémis.

DAMIS.

Ce soir, pendant le bal (pToii donne, ,je dois, sans êli-e vu ni sui^i de ])ersonne, Entretenir llortense, ici, dans ce jardin.

CLITANDRE, : ’i part

Voici le dei’niei’ coup. \li 1 je succombe enlin.

DAMIS.

Là, n’es-tii pas cliarnu’ de ma bonne l’orliine ?

ei.i r \\ ni ! i : . Hortense doit \(uis \()ii" ?

DAMIS.

Oui, mon i-ber. sur la brune Mais le soleil (|iii baisse aiiieiie ces moinenls. Ces moments rortiines, (b’sin’s si buigleinps. Adieu. Je vais chez toi rajnster nui pai nie.