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\engcra lo mépris de leur autorité.

Vous allez sur Hérodo attirer la tenip(te :

Dans leurs superbes mains la foudre est toujours prête ;

Ces vainqueurs soupçonneux sont jaloux de leurs droits,

El surtout leur orgueil aime à punir les rois.

s A I. M E.

Non, non, l’heureux Hérode à César a su plaire ;

Varus en est instruit, Varus le considère.

Croyez-moi, ce Romain voudra le ménager ;

Mais, quoi qu"il fasse enfin, songeons à nous venger.

Je touche à ma grandeur, et je crains ma disgrâce ;

Demain, dès aujourd’hui, tout peut changer de face.

Qui sait même, qui sait, si, passé ce moment.

Je pourrai satisfaire à mon ressentiment ?

Qui nous a répondu qu’Hérode en sa colère

D’un esprit si constant jusqu’au bout persévère ?

Je connais sa tendresse, il la faut prévenir.

Et ne lui point laisser le temps du repentir.

Qu’après Rome menace, et que Varus foudroie ;

Leur courroux passager troublera peu ma joie :

Mes plus grands ennemis ne sont pas les Romains :

Mariamne en ces lieux est tout ce que je crains :

11 faut que je périsse, ou que je la prévienne ;

Et si je n’ai sa tête, elle obtiendra la mienne.

Mais Varus vient à nous : il le faut éviter.

Zarès à mes regards devait se présenter ;

Je vais l’attendre : allez, et qu’aux moindres alarmes

Mes soldats en secret puissent prendre les armes.

SCENE II. VARUS, ALBIN, MAZAEL, suive de varus.

V A R U s.

Salome et Mazaël semblent fuir devant moi ;

Dans leurs yeux étonnés je lis leur juste effroi :

Le crime à mes regards doit craindre de paraître.

Mazaël, demeurez. Mandez k votre maître

Que ses cruels desseins sont déjà découverts ;

Que son ministre infâme est ici dans les fers ;

Et que Varus peut-être, au milieu des supplices.

Eût dû faire expirer ce monstre…. et ses complices.

Mais je respecte Hérode assez pour me flatter

Qu’il connaîtra le piège où l’on veut l’arrêter ;

Qu’un jour il punira les traîtres qui l’abusent.

Et vengera sur eux la vertu qu’ils accusent.

Vous, si vous m’en croyez, pour lui, pour sou honneur,

Calmez de ses chagrins la honteus( ; fureur :

Ne remjioisonnez plus de vos lâches maximes.

Songez que les Romains sont les vengeurs des crimes ;

Que Varus vous connaît ; qu’il commande en ces lieux.

Et que sur vos complots il ouvrira les yeux.