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228 YAIUAXTRS DK.MARIA. M NE.

Otons- ! ui, croyez-moi, l’intt’-rr’t do nous nuire ; Songeons à la gagner, n’ayant pu la détruire ; Et par de vains respects, par des soins assidus…

s A L O JI E.

Il ( ! st d’autres moyens de ne la craindre plus.

M.VZAEI,.

Quel est donc ce dessein ? Que prétendez-vous dire ?

s A LOME.

Peut-être en ce moment notre ennemie expire,

M AZAEL.

D’un coup si dangereux osez-vous vous charger, Sans que le roi…

s A LOME.

Le roi consent à me venger. Zarès est arrive, Zarès est dans Solime ; Ministre de ma haine, il attend sa victime ; Le lieu, le temps, le bras, tout est choisi par lui : Il vint hier de Rome, et nous venge aujourd’hui.

M A Z A E L.

Quoi ! vous avez enfin gagne cette victoire ?

Quoi’, malgré son amour, Hérodo a pu vous croire ?

Il vous la sacrifie ! Il prend de vous des lois !

s A LOME.

Je puis cncor sur lui bien moins que tu ne crois. Pour an-acher de lui cette lente vengeance, Il m’a fallu choisir le temps de son absence. Tant qu’Hérode en ces lieux demeurait exposé Aux charmes dangereux qui l’ont tyrannise, Mazaël, tu m’as vue, avec inquiétude. Traîner de mon destin la triste incertitude. Quand par mille détours assurant mes succès. De son cœur soupçonneux j’avais trouvé l’accès, Quand je croyais son âme à moi seule rendue, Il voyait Mariamne, et j’étais confondue : Un coup d’œil renversait ma brigue et mes desseins. La reine a vu cent fois mon sort entre ses mains : Et si sa politique avait avec adresse D’un époux amoureux ménagé la tendresse, (^et ordre, cet arrêt prononcé par son roi, Ce coup que je lui porte aurait toml)é sur moi. Mais sju farouche orgueil a servi ma vengeance : J’ai su mettre à profit sa fatale imprudence : Elle a voulu se perdre, et je n’ai fait enfin Que lui lancer les traits qu’a préparés sa main.

Tu te souviens assez de ce temps plein d’alarmes, Lorsqu’un bruit si funeste à l’espoir de nos armes Apprit à l’Orient étonné de son sort Qu’Auguste était vainqueur, et qu’Antoine était mort. Tu suis comme à ce bruit nos peuples se troublèrent ; De l’Orient vaincu les monarques tremblèrent : Mon frère, enveloppé dans ce comnmn malheur. Crut ])erdre sa couronne avec son protecteur. . Il fallut, sans s’armer d’une inutile audace. Au vaimiueur de la terre aller demander grâce.