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HÉRODE.

Quelle gloire !

IDAMAS.

Elle est triste ; et tant de sang versé,
Seigneur, doit satisfaire à votre honneur blessé.
Sohême a de la reine attesté l'innocence.

HÉRODE.

De la coupable enfin je vais prendre vengeance.
Je perds l'indigne objet que je n'ai pu gagner,
Et de ce seul moment je commence à régner.
J'étais trop aveuglé ; ma fatale tendresse
Était ma seule tache et ma seule faiblesse.
Laissons mourir l'ingrate ; oublions ses attraits ;
Que son nom dans ces lieux s'efface pour jamais :
Que dans mon coeur surtout sa mémoire périsse.
Enfin tout est-il prêt pour ce juste supplice ?

IDAMAS.

Oui, seigneur.

HÉRODE.

Quoi ! sitôt on a pu m'obéir ?
Infortuné monarque ! elle va donc périr !
Tout est prêt, Idamas ?

IDAMAS.

Vos gardes l'ont saisie ;
Votre vengeance, hélas ! sera trop bien servie.

HÉRODE.

Elle a voulu sa perte ; elle a su m'y forcer.
Que l'on me venge. Allons, il n'y faut plus penser.
Hélas ! j'aurais voulu vivre et mourir pour elle.
A quoi m'as-tu réduit, épouse criminelle ?


Scène VII.

Hérode, Idamas, Narbas.
HÉRODE.

Narbas, où courez-vous ? juste ciel ! vous pleurez !
De crainte, en le voyant, mes sens sont pénétrés.

NARBAS.

Seigneur...