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ACTE IV, SCÈNH V. 14’

Semble me roiulamner liii-mèmo avec justice.

CÉPHISE,

Implorez Philntas, à qui votfe vei"tii l)(’s longtem|).s…

ARTÉMIlii : .

Justes dieux ! quel nom j)roiionccs-tu ? Hélas ! voilà le comble à mon sort déplorable ; Pliilotas nùibaiidonne, et fuit une coupable ; Il déteste sa llannue et mes faibles attraits, Et pour moi tous les cœurs sont fermés désormais,

CKPHISE.

Pouvez-vous soupçonner qu’un cœur (pii vous adore…

ARTÉMIRE.

Si Pliilotas m’aimait, s’il m’estimait encore. Il me verrait, Cépliise, au péril de ses jours : De ma triste retraite il connaît les détours ; L’amour l’y conduirait, il viendrait m’y défendre ; Il viendrait y braver le courroux de Cassandre. Je ne demande point ces preuves de sa foi : Qu’il me croie innocente, et c’est assez pour moi.

CÉPHISE.

Ah ! madame, souffrez que je coure lui dire…

ARTÉMIRE.

Va, ma chère Céphise ; et, devant que j’expire. Dis-lui, s’il en est temps, qu’il ose encor me voir : Peins-lui mes sentiments, peins-lui mon désespoir. Si son cœur obstiné refuse ta prière, S’il refuse à mes pleurs cette grâce dernière. Retourne, sans tarder, dans ces funestes lieux ; Tu recevras mon âme et mes derniers adieux. Conserve après ma mort une amitié si tendre ; Dans tes fidèles mains daigne amasser ma cendre ; Remets à Philotas ces restes malheureux. Seuls gages d’un amour’ trop fatal à tous deux. Éclaircis à ses yeux ma douloureuse histoire ; Peut-être après ma mort il pourra mieux t’en croire. Dis-lui que, sans regret descendant chez les morts. Si j’ai pu dans la tombe emporter des remords, Combattant en secret le feu qui me dévore. Je ne me reprochais que de l’aimer encore.

FIN DU QUATRIÈME ACTE.