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146 FRAGMENTS DARTÉ.MIHE.

Jo voyais dans mes mains l’cmpii-o et votre sort ;

Si j’avais dit un mot, on vous donnait la mort.

Vos peuples indignés allaient me reconnaître.

Tout m’en sollicitait ; je l’aurais dû peut-être ;

Du moins, par votre exemple instruite aux attentats.

J’ai pu rompre des lois que vous ne gardez pas :

J’ai voulu cependant respecter votre vie.

Je n"ai considén ni votre harbarie,

Ni mes périls présents, ni mes malheurs passés ;

J’ai sauvé mon époux : vous vivez, c’est assez.

Le temps, qui perce enfin la nuit la |)ii]s ohscure.

Peut-être éclaircira cotte liorrible aventure ;

Et vos yeux, recevant une triste clarté,

^ erront trop tard un jour luire la vérité,

\ous connaîtrez alors le crime que vous faites ;

Et vous en frémirez, tout tyran que vous êtes.

CASSANDRE.

Vos crimes sont égaux, périssez comme lui.

ARTÉMIRE.

Enfin, c’en est donc fait ; ma honte est résolue.

CASSANDRE.

\ otrc honte est trop juste, et vous l’avez voulue.

ARTÉMIRE.

Que du moins à mes yeux Pallante ose s’offrir.

Cassandre se retire sans plus rien écouter.

SCÈNE V. ARTÉMIRE, GÉPHISE.

CÉPHISE.

Sait punir les forfaits et venger l’innocence.

ARTÉMIRE.

Avec quel artifice, avec quelles noirceurs Pallante a su tramer ce long tissu d’horreurs ! Non, je no reviens point de ma surprise extrême. Quoi ! Menas à mes yeux massaci’é par lui-même, Vingt conjurés mourants qui n’accusent que moi ! Ah ! c’en est trop, Céphise, et je pardonne au roi. îh’las ! le roi, séduit pai’ ce làclu^ artifice.