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ACTI- II. SCHXH II. ’I3 : i

. J’ose osprrcr encore un l’e.ste de |)iti(’.

l\"outrai ; ez point une Ame assez iiil’ortniK’e :

Le sort (jui \ous poursuit ne m’a jioint (pai’iiiiéc ;

]| me haïssait trop pour me donner à aous.

l’IlILOTAS.

…. Cette horreur se peut-elle excuser ?

ARTÉMIRE.

Je ne m’excuse point, je sais mon injustice. Dans mon crime, seigneur, j’ai trouvé mon supplice. Ne me reprochez plus votre amour outrage’ ; Plaignez-moi bien plutôt, vous êtes trop vengé. Je ne vous dirai point que mon devoir austère Attachait mes destins aux ordres de mon père ; A cet ordre inhumain j’ai dû déso])éir : Seigneur, le ciel est juste ; il a su m’en punir. Quittez ces lieux, fuyez loin d’une criminelle.

Pliilotas lui répète combien Cassandre, un lâche assassin, était indigne d’elle.

PHILOTAS.

Est d’être possédé par un lâche assassin.

ARTÉMIRE.

Cessez de me parler de ce triste hyménée ;

Le flamheau s’en éteint ; ma course est terminée.

Cassandre me punit de ce malheureux choix.

Et je vous parle ici pour la dernière fois.

Ciel ! qui lis dans mon cœur, et qui vois mes alarmes.

Protège Pliilotas, et pardonne à mes larmes.

Du trépas que j’attends les pressantes horreurs

A mes yeux attendris n’arrachent point ces pleurs ;

Seigneur, ils n’ont coulé qu’en vous voyant paraître ;

J’en atteste les dieux, qu’ils offensent peut-être.

Mon cœur, depuis longtemps ouvert aux déplaisirs.

N’a connu que pour vous l’usage des soupirs.

Je vous aimai toujours… Cette fatale flamme

Dans les bras de Cassandre a dévoré mon âme :

Aux portes du tombeau je puis vous l’avouer.

C’est un crime, peut-être, et je vais l’expier.

Hélas ! en vous voyant, vers vous seul entraînée.

Je mérite la mort où je suis condamnée.