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•\cci’|)lii m ; ili ; i’<’ iiioi ces l’iincstcs iKniiieurs :
Je me phiigiiis cil vain de sa contrainte anstriv :
En me tyrannisant il crut agir on pere :
Il pensait assurer ma gloire et mon bonheur.
A peine il jouissait (\o sa fatale erreur,
Il la connut Lientôt : le soupçonneux Cassandre
Devint son ennemi dès qu’il devint son gendre.
Ne me demande point quels divers intérêts,
Quels troubles, quels complots, quels mouvements secrets,
Dans cette cour trompeuse excitant les orages,
Ont de Larisse en feu désolé les rivages :
Enfui dans ce palais, théâtre des revers,
Mon père infortuné se vit chargé de fers.
Hélas ! il n’eut ici que mes pleurs pour défense.
C’est là que de nos dieux attestant la vengeance.
D’un vainqueur homicide embrassant les genoux.
Je me jetai tremblante au-devant de ses coups.
Le cruel, repoussant son épouse éplorée…
O crime, ô souvenir dont je suis déchirée !
Céphise ! en ces lieux même, où tes discours flatteurs
Du trône où tu me vois me vantent les douceurs,
Dans ces funestes lieux, témoins de ma misère.
Mon époux à mes yeux a massacré mon père.

CÉPHISE.

Par un époux… un père… ! ô comble de douleurs !

ARTÉMIRE.

Son trépas fut pour, moi le plus grand des malheurs.
Mais il n’est pas le seul ; et mon Ame attendrie
Doit à ton amitié l’histoire de ma vie.
Céphise, on ne sait point quel coup ce fut pour moi
Lorsqu’au tyran des Grecs on engagea ma foi ;
Le jeune Philotas, avant cet hyménée,
Prétendait à mon sort unir sa destinée.
Ses charmes, ses vertus, avaient touché mon cœur ;
Je l’aimais, je l’avoue ; et ma fatale ardeur
Formant d’un doux hymen l’espérance flatteuse,
Artémire sans lui ne pouvait être heureuse.
Tu vois couler mes pleurs à ce seul souvenir ;
Je puis à ce héros les donner sans rougir ;
Je ne m’en défends point, je les dois à sa cendre.

CÉPHISE.

Il n’est plus ?