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VARIANTES D’ŒDIPE.

Que l’exacte équité dont vous suivez la loi,
Si c’est beaucoup pour vous, n’est point assez pour moi.

Page 88, vers 2 :

philoctète.

Et que ce peuple et vous ne m’avez point rendue.
J’abandonne à jamais ces lieux remplis d’effroi ;
Les chemins de la gloire y sont fermés pour moi.
Sur les pas du héros dont je garde la cendre,
Cherchons des malheureux que je puisse défendre.
(Il sort.)

Œdipe.

Non, je ne reviens point de mon saisissement,
Et ma rage est égale à mon étonnement.
    (Au grand-prêtre.)
Voilà donc des autels quel est le privilége !
Imposteur, ainsi donc ta bouche sacrilége…

Cette leçon était de 1719. Dans l’édition de 1730, au lieu des vers 6 et 7 de cette variante, il y avait :

Ma colère est égale à mon étonnement,
Et je ne reviens point de mon saisissement.

La version actuelle est de 1738. (B.)

Page 89, vers 23. — Dans les éditions antérieures à 1738, c’est dans la bouche d’Hidaspe (nommé depuis Araspe, voyez la note 2, page 60) qu’est la réplique que voici :

Seigneur, vous avez vu ce qu’on ose attenter :
Un orage se forme, il le faut écarter.
Craignez un ennemi d’autant plus redoutable
Qu’il vous perce à nos yeux par un trait respectable.

Œdipe.

Quelle funeste voix s’élève dans mon cœur !
Quel crime, juste ciel ! et quel comble d’horreur !

philoctète.

Seigneur, c’en est assez, etc.

Page 91, vers 17. — Dans les éditions antérieures à 1748, on lit :

Madame, au nom des dieux, sans vous parler du reste.

Page 94, vers 19. — La première édition de 1719 porte :

Vous frémissez, seigneur, et vos lèvres pâlissent ;
Sur votre front tremblant vos cheveux se hérissent.

Ibid., vers 25. — Dans la première édition, on lit :

En vain de cet amour le pouvoir tout-puissant
Excitait ma pitié pour son sang innocent.

Page 101, vers 9. — Dans les éditions antérieures à 1738, il y a :

Mon destin fut toujours de vous rendre la vie.
    (À la suite.)
Que Phorbas vienne ici : c’est son roi qui l’en prie.