Lactance, saint Ambroise, et autres, ont cru, d’après les Juifs Philon et Josèphe l’historien, que les anges avaient connu charnellement les femmes et avaient engendré avec elles. Saint Augustin[1] impute même aux manichéens d’enseigner que de belles filles et de beaux garçons, apparaissant tout nus aux princes des ténèbres, qui sont les mauvais anges, font échapper de leurs membres relâchés par la concupiscence la substance vitale, que ce Père appelle la nature de Dieu. Évode[2] tranche le mot en disant que la majesté divine trouve moyen de s’échapper par les génitoires des démons.
Il est vrai que tous ces Pères croyaient les anges corporels[3] ; mais depuis que les ouvrages de Platon eurent donné l’idée de la spiritualité, on expliqua cette ancienne opinion d’un commerce charnel des anges avec les femmes en disant que le même ange qui, transformé en femme, avait reçu la semence d’un homme, se servait de cette semence pour engendrer avec une femme, auprès de laquelle il prenait à son tour la figure d’un homme. Les théologiens désignent par les termes d’incube et de succube ces différents rôles qu’ils font jouer aux anges. Les curieux peuvent lire les détails de ces dégoûtantes rêveries, page 225 des variantes de la Genèse, par Othon Gualtérius ; liv. II, chap. xv des Disquisitions magiques, par Delrio ; et chap. xiii du Discours des sorciers, par Henri Boguet.
Aucune généalogie, fût-elle réimprimée dans le Moréri, n’approche de celle de Mahomet ou Mohammed, fils d’Abdallah, fils d’Abd’all Moutaleb, fils d’Ashem ; lequel Mohammed fut, dans son jeune âge, palefrenier de la veuve Cadisha, puis son facteur, puis son mari ; puis prophète de Dieu, puis condamné à être pendu, puis conquérant et roi d’Arabie, puis mourut de sa belle mort, rassasié de gloire et de femmes.
Les barons allemands ne remontent que jusqu’à Vitikind, et nos nouveaux marquis français ne peuvent guère montrer de titres au delà de Charlemagne. Mais la race de Mahomet ou Mohammed, qui subsiste encore, a toujours fait voir un arbre