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FRANCE, FRANÇOIS, FRANÇAIS.

M.

Magasin, maille, maraud, marche, maréchal, marmot, marque, mutin, mazette, mener, meurtre, morgue, mou, moufle, mouton.

N.

Nargue, narguer, niais.

O.

Osche ou hoche (petite entaillure que les boulangers font encore à de petites baguettes pour marquer le nombre des pains qu’ils fournissent, ancienne manière de tout compter chez les Welches : c’est ce qu’on appelle encore taille), oui, ouf.

P.

Palefroi, pantois, parc, piaffe, piailler, picorer.

R.

Race, racler, radoter, rançon, rat, ratisser, regarder, renifler, requinquer, rêver, rincer, risque, rosse, ruer.

S.

Saisir, saison, salaire, salle, savate, soin, sot (ce nom ne convenait-il pas un peu à ceux qui l’ont dérivé de l’hébreu ? comme si les Welches avaient autrefois étudié à Jérusalem), soupe.

T.

Talus, tanné (couleur), tantôt, tape, tic, trace, trappe, trapu, traquer (qu’on n’a pas manqué de faire venir de l’hébreu, tant les Juifs et nous étions voisins autrefois), tringle, troc, trognon, trompe, trop, trou, troupe, trousse, trouve.

V.

Vacarme, valet, vassal.

Voyez à l’article Grec les mots qui peuvent être dérivés originairement de la langue grecque.

De tous les mots ci-dessus, et de tous ceux qu’on y peut joindre, il en est qui probablement ne sont pas de l’ancienne langue gauloise, mais de la teutone. Si on pouvait prouver l’origine de la moitié, c’est beaucoup.

Mais quand nous aurons bien constaté leur généalogie, quel fruit en pourrons-nous tirer ? Il n’est pas question de savoir ce que notre langue fut, mais ce qu’elle est. Il importe peu de connaître quelques restes de ces ruines barbares, quelques mots d’un jargon qui ressemblait, dit l’empereur Julien, au hurlement des