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DAVID.

grand-prêtre Achimélech de l’épée de Goliath, et qu’il en reçoive les pains consacrés[1].

Qu’il descende chez l’agriculteur Nahal pour mettre chez lui tout à feu et à sang, parce que Nahal a refusé des contrihutions à sa troupe de brigands ; que Nahal meure peu de jours après, et que David épouse la veuve[2].

Il réprouve sa conduite avec le roi Achis, possesseur de cinq ou six villages dans le canton de Geth. David, étant alors à la tête de six cents bandits, allait faire des courses chez les alliés de son bienfaiteur Achis ; il pillait tout, il égorgeait tout, vieillards, femmes, enfants à la mamelle. Et pourquoi massacrait-il les enfants à la mamelle ? « C’est, dit le texte, de peur que ces enfants n’en portassent la nouvelle au roi Achis[3]. »

Cependant Saül perd une bataille contre les Philistins, et il se fait tuer par son écuyer. Un Juif en apporte la nouvelle à David, qui lui donne la mort pour récompense[4].

Isboseth succède à son père Saül ; David est assez fort pour lui faire la guerre : enfin Isboseth est assassiné.

David s’empare de tout le royaume ; il surprend la petite ville ou le village de Rabbath, et il fait mourir tous les habitants par des supplices assez extraordinaires ; on les scie en deux, on les déchire avec des herses de fer, on les brûle dans des fours à brique[5].

Après ces belles expéditions, il y a une famine de trois ans dans le pays. En effet, à la manière dont on faisait la guerre, les terres devaient être mal ensemencées. On consulte le Seigneur, et on lui demande pourquoi il y a famine. La réponse était fort aisée : c’était assurément parce que, dans un pays qui à peine produit du blé, quand on a fait cuire les laboureurs dans des fours à briques et qu’on les a sciés en deux il reste peu de gens pour cultiver la terre ; mais le Seigneur répond que c’est parce que Saül avait tué autrefois des Gabaonites.

Que fait aussitôt David ? Il assemble les Gabaonites ; il leur dit que Saül a eu grand tort de leur faire la guerre ; que Saül n’était point comme lui selon le cœur de Dieu, qu’il est juste de punir sa race ; et il leur donne sept petits-fils de Saül à pendre, lesquels furent pendus parce qu’il y avait eu famine[6].

  1. I. Rois, chapitre xxi et xxii. (Note de Voltaire.)
  2. Ibid., chapitre xxv. (Id.)
  3. Ibid., chapitre xxvii. (Id.)
  4. II. Rois, chapitre i. (Note de Voltaire.)
  5. Ibid., chapitre xii. (Id.)
  6. Ibid., chapitre xxi. (Id.)