Un amateur des lettres lisait un jour le Tasse avec moi ; il tomba sur cette stance :
Chiama gli abitator dell’ ombre eterne
Il rauco suon della tartarea tromba.
Treman le spaziose atre caverne ;
E l’aer cieco a quel rumor rimbomba :
Nè sì stridendo mai dalle superne
Regioni del cielo il folgor piomba ;
Ne sì scossa giammai trema la terra
Quando i vapori in sen gravida serra.
Il lut ensuite au hasard plusieurs stances de cette force et de cette harmonie. « Ah ! c’est donc là, s’écria-t-il, ce que votre Boileau appelle du clinquant ? c’est donc ainsi qu’il veut rabaisser un grand homme qui vivait cent ans avant lui, pour mieux élever un autre grand homme qui vivait seize cents ans auparavant, et qui eût lui-même rendu justice au Tasse ? — Consolez-vous, lui dis-je, prenons les opéras de Quinault. »
Nous trouvâmes à l’ouverture du livre de quoi nous mettre en colère contre la critique ; l’admirable poëme d’Armide se présenta, nous trouvâmes ces mots :
Nous lûmes toute la pièce d’Armide, dans laquelle le génie du Tasse reçoit encore de nouveaux charmes par les mains de Quinault. « Eh bien ! dis-je à mon ami, c’est pourtant ce Quinault que Boileau s’efforça toujours de faire regarder comme l’écrivain le plus