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CONCILES.

y assistèrent, et ne parlèrent point parce qu’ils n’entendaient point le grec : ce fut le patriarche Tarèze qui fit tout.

Sept ans après, les Francs, ayant entendu dire qu’un concile à Constantinople avait ordonné l’adoration des images, assemblèrent par l’ordre de Charles, fils de Pépin, nommé depuis Charlemagne, un concile assez nombreux à Francfort. On y traita le second concile de Nicée de « synode impertinent et arrogant, tenu en Grèce pour adorer des peintures ».

En 842, grand concile à Constantinople, convoqué par l’impératrice Théodora. Culte des images solennellement établi. Les Grecs ont encore une fête en l’honneur de ce grand concile, qu’on appelle l’orthodoxie. Théodora n’y présida pas.

En 861, grand concile à Constantinople, composé de trois cent dix-huit évéques, convoqué par l’empereur Michel. On y déposa saint Ignace, patriarche de Constantinople, et on élut Photius.

En 866, autre grand concile à Constantinople, où le pape Nicolas Ier est déposé par contumace et excommunié.

En 869, autre grand concile à Constantinople, où Photius est excommunié et déposé à son tour, et saint Ignace rétabli.

En 879, autre grand concile à Constantinople, où Photius, déjà rétabli, est reconnu pour vrai patriarche par les légats du pape Jean VIII. On y traite de conciliabule le grand concile œcuménique où Photius avait été déposé.

Le pape Jean VIII déclare Judas tous ceux qui disent que le Saint-Esprit procède du Père et du Fils.

En 1122 et 23, grand concile à Rome, tenu dans l’église de Saint-Jean de Latran par le pape Calixte II. C’est le premier concile général que les papes convoquèrent. Les empereurs d’Occident n’avaient presque plus d’autorité ; et les empereurs d’Orient, pressés par les mahométans et par les croisés, ne tenaient plus que de chétifs petits conciles.

Au reste, on ne sait pas trop ce que c’est que Latran. Quelques petits conciles avaient été déjà convoqués dans Latran. Les uns disent que c’était une maison bâtie par un nommé Latranus, du temps de Néron ; les autres, que c’est l’église de Saint-Jean même, bâtie par l’évêque Silvestre.

Les évêques, dans ce concile, se plaignirent fortement des moines : « Ils possèdent, disent-ils, les églises, les terres, les châteaux, les dîmes, les offrandes des vivants et des morts ; il ne leur reste plus qu’à nous ôter la crosse et l’anneau. » Les moines restèrent en possession.

En 1139, autre grand concile de Latran, par le pape Inno-