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CONCILES.



SECTION II[1].


Notice des conciles généraux.


Assemblée, conseil d’État, parlement, états généraux, c’était autrefois la même chose parmi nous. On n’écrivait ni en celte, ni en germain, ni en espagnol, dans nos premiers siècles. Le peu qu’on écrivait était conçu en langue latine par quelques clercs ; ils exprimaient toute assemblée de leudes, de herren, ou de ricos-hombres, ou de quelques prélats, par le mot de concilium. De là vient qu’on trouve, dans les VIe, VIIe et VIIe siècles, tant de conciles qui n’étaient précisément que des conseils d’État.

Nous ne parlerons ici que des grands conciles appelés généraux soit par l’Église grecque, soit par l’Église latine ; on les nomma synodes à Rome comme en Orient dans les premiers siècles : car les Latins empruntèrent des Grecs les noms et les choses.

En 325, grand concile dans la ville de Nicée, convoqué par Constantin. La formule de la décision est : « Nous croyons Jésus consubstantiel au Père, Dieu de Dieu, lumière de lumière, engendré et non fait. Nous croyons aussi au Saint-Esprit[2]. »

Il est dit dans le supplément, appelé appendix, que les Pères du concile, voulant distinguer les livres canoniques des apocryphes, les mirent tous sur l’autel, et que les apocryphes tombèrent par terre d’eux-mêmes.

Nicéphore assure[3] que deux évêques, Chrysante et Misonius, morts pendant les premières sessions, ressuscitèrent pour signer la condamnation d’Arius, et remoururent incontinent après. Baronius soutient le fait[4] mais Fleury n’en parle pas. En 359, l’empereur Constance assemble le grand concile de Rimini et de Séleucie, au nombre de six cents évêques, et d’un nombre prodigieux de prêtres. Ces deux conciles, correspondant ensemble, défont tout ce que le concile de Nicée a fait, et proscrivent la consubstantialité. Aussi fut-il regardé depuis comme faux concile.

En 381, par les ordres de l’empereur Théodose, grand concile à Constantinople, de cent cinquante évêques, qui anathématisent

  1. Cette section composait tout l’article dans les Questions sur l’Encyclopédie, quatrième partie, 1771. (B.)
  2. Voyez l’article Arianisme. (Note de Voltaire.)
  3. Livre VIII, chapitre xxiii. (Id.)
  4. Tome IV, numéro 82. (Id.)