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APOCRYPHES.

Dans le chapitre ix, on ordonne aux femmes de ne se laver qu’à la neuvième heure.

Au premier chapitre du second livre, on veut que les évêques soient savants ; mais du temps des apôtres il n’y avait point de hiérarchie, point d’évêques attachés à une seule église. Ils allaient instruire de ville en ville, de bourgade en bourgade ; ils s’appelaient apôtres, et non pas évêques, et surtout ils ne se piquaient pas d’être savants.

Au chapitre ii de ce second livre, il est dit qu’un évêque ne doit avoir « qu’une femme qui ait grand soin de sa maison » ; ce qui ne sert qu’à prouver qu’à la fin du ier et au commencement du iie siècle, lorsque la hiérarchie commença à s’établir, les prêtres étaient mariés.

Dans presque tout le livre les évêques sont regardés comme les juges des fidèles, et l’on sait assez que les apôtres n’avaient aucune juridiction.

Il est dit au chapitre xxi qu’il faut écouter les deux parties ; ce qui suppose une juridiction établie.

Il est dit au chapitre xxvi : « L’évêque est votre prince, votre roi, votre empereur, votre Dieu en terre. » Ces expressions sont bien fortes pour l’humilité des apôtres.

Au chapitre xxviii. « Il faut dans les festins des agapes donner au diacre le double de ce qu’on donne à une vieille ; au prêtre, le double de ce qu’on donne au diacre : parce qu’ils sont les conseillers de l’évêque et la couronne de l’Église. Le lecteur aura une portion en l’honneur des prophètes, aussi bien que le chantre et le portier. Les laïques qui voudront avoir quelque chose doivent s’adresser à l’évêque par le diacre. »

Jamais les apôtres ne se sont servis d’aucun terme qui répondît à laïque, et qui marquât la différence entre les profanes et les prêtres.

Au chapitre xxxiv. « Il faut révérer l’évêque comme un roi, l’honorer comme le maître, lui donner vos fruits, les ouvrages de vos mains, vos prémices, vos décimes, vos épargnes, les présents qu’on vous a faits, votre froment, votre vin, votre huile, votre laine, et tout ce que vous avez. » Cet article est fort.

Au chapitre lvii. « Que l’Église soit longue, qu’elle regarde l’orient, qu’elle ressemble à un vaisseau, que le trône de l’évêque soit au milieu ; que le lecteur lise les livres de Moïse, de Josué, des Juges, des Rois, des Paralipomènes, de Job, etc. »

Au chapitre xvii du livre III. « Le baptême est donné pour la mort de Jésus, l’huile pour le Saint-Esprit. Quand on nous plonge