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APOCRYPHES.

Réponse de Jésus-Christ au roi Abgar[1] On croit en effet qu’il y avait du temps de Tibère un toparque d’Édesse, qui avait passé du service des Perses à celui des Romains ; mais son commerce épistolaire a été regardé par tous les bons critiques comme une chimère.

VII.

Les Actes de Pierre, les Lettres de Pilate à Tibère sur la mort de Jésus-Christ[2]. La vie de Procida, femme de Pilate.

VIII.

Les Actes de Pierre et de Paul, où l’on voit l’histoire de la querelle de saint Pierre avec Simon le Magicien : Abdias, Marcel et Hégésippe, ont tous trois écrit cette histoire. Saint Pierre dispute d’abord avec Simon à qui ressuscitera un parent de l’empereur Néron, qui venait de mourir : Simon le ressuscite à moitié, et saint Pierre achève la résurrection. Simon vole ensuite dans l’air, saint Pierre le fait tomber, et le magicien se casse les jambes. L’empereur Néron, irrité de la mort de son magicien, fait crucifier saint Pierre la tête en bas, et fait couper la tête à saint Paul, qui était du parti de saint Pierre.

IX.

Les Gestes du bienheureux Paul, apôtre et docteur des nations. Dans ce livre, on fait demeurer saint Paul à Rome, deux ans après la mort de saint Pierre. L’auteur dit que quand on eut coupé la tête à Paul, il en sortit du lait au lieu de sang, et que Lucina, femme dévote, le fit enterrer à vingt milles de Rome, sur le chemin d’Ostie, dans sa maison de campagne.

X.

Les Gestes du bienheureux apôtre André. L’auteur raconte que saint André alla prêcher dans la ville des Mirmidons, et qu’il y baptisa tous les citoyens. Un jeune homme, nommé Sostrate, de la ville d’Amazée, qui est du moins plus connue que celle des Mirmidons, vint dire au bienheureux André : « Je suis si beau que ma mère a conçu pour moi de la passion ; j’ai eu horreur

  1. On trouve ces deux pièces dans l’Histoire ecclésiastique d’Eusèbe, livre Ier, chapitre xiii. (B.)
  2. Voyez les deux Lettres de Pilate, dans la Collection d’anciens Évangiles (Mélanges, année 1769).